08/07/2023 14:00
Environ 2 000 personnes, dont certains députés de gauche, ont participé à une manifestation interdite contre les violences policières à Paris aujourd’hui. Ceci a été écrit par un agent de l’AFP. D’autres marches ont également eu lieu à Strasbourg et à Marseille. Les manifestations, qui ont été en grande partie pacifiques, surviennent après que la France a été secouée par des émeutes déclenchées par la mort de Nahel, 17 ans, qui a été abattu par un policier alors qu’il bloquait la circulation.
La police de Paris a déclaré qu’elle avait interdit une manifestation prévue sur la place de la République à Paris parce qu’elle menaçait l’ordre public, invoquant des « tensions ».
La manifestation d’aujourd’hui a été appelée par la famille d’Adama Traoré, un Français noir décédé en 2016 lors d’une intervention policière dans les mêmes circonstances que George Floyd plus tard aux États-Unis. La sœur de Traoré, Assa, affirme que le jeune homme a été étranglé par la police lorsqu’ils lui ont tendu une embuscade. Lors de la manifestation, il a également critiqué la décision des autorités. « Les marches néo-nazies ont eu l’autorisation, mais elles ne nous ont pas donné l’autorisation de manifester. La France ne peut pas donner une leçon de morale. La police est raciste, elle est violente », a déclaré Assa Traoré.
La police a déclaré plus tard qu’elle enquêtait sur Traoré pour « avoir organisé une manifestation non autorisée ». Dans leur déclaration, la police a en outre déclaré avoir forcé les participants à quitter le site de la manifestation après la sommation. Il a arrêté deux personnes pour avoir agressé des fonctionnaires. Selon l’AFP, le frère de Traoré, Youssouf, faisait partie des détenus.
« Justice pour Nahel, justice pour Adam », ont scandé des manifestants à Paris, qui ont également organisé une brève marche. D’autres manifestations avec des centaines de participants ont eu lieu, par exemple à Strasbourg ou à Marseille. Jusqu’à présent, aucun conflit grave avec la police n’a été signalé.
Les autorités et hommes politiques français, dont le président Emmanuel Macron, contestent le racisme institutionnel dans les forces de l’ordre. La police est sous surveillance suite au décès de Nahel M., abattu par un policier alors qu’il dirigeait la circulation aux abords de la capitale française. Le jeune homme conduisait une voiture de sport sans permis et a tenté de s’enfuir.
Le rassemblement parisien a également réuni des députés de l’opposition, notamment du parti de gauche Les Invaincus (LFI). « Pas à pas, les libertés civiles disparaissent », a déclaré la députée verte Sandrine Rousseau à propos de l’interdiction. Des parlementaires du banc du gouvernement ont reproché aux représentants de l’opposition de ne pas tenter de calmer la situation.
Dans une interview au Parisien, la Première ministre Elisabeth Borne a promis d’utiliser des moyens massifs « pour protéger la France » les 13 et 14 juillet, lorsque la France célèbre sa conquête de la Bastille. Le gouvernement interdira également d’apporter et d’utiliser des feux d’artifice pour les personnes qui n’ont pas de permis spéciaux pendant les jours fériés.
La manifestation contre les violences policières et la discrimination raciale était initialement prévue comme une marche à Beaumont-sur-Oise, une autre banlieue parisienne où Traoré est décédé en 2016. Elle avait auparavant été interdite par les autorités locales invoquant un risque accru pour l’ordre public et la sécurité. L’interdiction a été confirmée par un tribunal vendredi, ce qui a conduit à des appels à un rassemblement dans le centre de Paris.
Le policier qui, selon le parquet, a reconnu avoir tiré le coup mortel sur Nahel fait l’objet d’une enquête pour meurtre. Ses avocats ont déclaré que l’officier avait visé la jambe du conducteur, mais l’avait frappé alors que la voiture s’éloignait, lui faisant tirer une balle dans la poitrine, et n’avait aucune intention de tuer l’adolescent.
Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté aujourd’hui les accusations du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) de discrimination raciale et d’usage disproportionné de la force par des policiers français.
L’agence onusienne a déclaré vendredi que la France devait s’attaquer en priorité aux « causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale, y compris dans le domaine de l’application des lois ». « Toute accusation de racisme systémique ou de discrimination par les forces de l’ordre en France est infondée », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
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