Un de ses livres se termine par un attentat terroriste des islamistes en Thaïlande, un autre décrit l’islamisation de la France après la victoire d’un candidat musulman à l’élection présidentielle. Michel Houellebecq est un maître de la plume, mais aussi une figure très controversée souvent accusée par la critique d’être islamophobe. En décembre dernier, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a porté plainte pour ses déclarations.
La police va maintenant enquêter pour savoir si l’écrivain a commis un crime de haine lors de sa comparution fin novembre. À cette époque, Houellebeck est interviewé par le philosophe et essayiste Michel Onfray pour le magazine Front Populaire.
« Au début de la Reconquête, l’Espagne était sous domination musulmane. Nous ne sommes pas encore dans cette situation. Mais il est sûr de dire que les gens se sont armés. Ils obtiennent des fusils et suivent des cours de tir. Et ce ne sont pas des têtes brûlées. Quand la zone sera sous le contrôle des islamistes, je pense qu’il y aura de la résistance. Il y aura des tueries et des fusillades dans les mosquées, dans les cafés où vont les musulmans, bref, le Bataclan est à l’envers », ont déclaré les auteurs en référence à l’attentat terroriste islamiste contre un club de musique en novembre 2015 qui a fait 90 morts.
Un écrivain également très lu en République tchèque – son dernier livre Détruire c’était l’un des best-sellers de l’année dernière – il a ensuite résumé son point de vue. « Le désir des Français de souche, disent-ils, n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils arrêtent de les voler et de les attaquer. Ou y a-t-il une autre solution : qu’ils partent », pensa Houellebecq.
Comment vont les Tchèques ?
Nous sommes considérés comme un groupe ethnique relativement homogène qui n’accepte rien d’inhabituel et de différent, mais la xénophobie populaire se transforme soudainement en relations amicales lorsqu’il y a une connaissance personnelle et une sorte d’assimilation, explique le psychiatre Cyril Höschl.
Houellebecq tente d’analyser la situation sociale et politique actuelle de son pays dans les pages du Front populaire. Selon lui, le déclin de la France dû à la modernité ne peut être évité.
Il mentionne également les théories du complot d’extrême droite répandues sur la Grande Réinstallation : « Ce n’est pas une théorie, c’est un fait », a-t-il déclaré. Bien qu’il admette que ce n’est pas le résultat d’une sorte de conspiration d’élite, c’est simplement une question de déplacement de population d’Afrique, qui a un taux de natalité élevé.
L’opportunité est l’idéologie de la suprématie blanche, pense l’auteur
Selon l’auteur, l’ascension de la France a été freinée, entre autres, par le fait qu’elle était « en retard » sur les États-Unis. À la fin, il a conclu : « Notre seule chance est de faire de la suprématie blanche une mode en Amérique. »
Mardi dans Quotidien catholique La Croix le recteur de la Grande Mosquée de Paris a expliqué plus en détail pourquoi il avait saisi le tribunal. « Le fait qu’il ne fasse pas la distinction entre les musulmans qui s’intègrent à la république et les islamistes est grave. Quand il parle du Bataclan à l’envers, on peut le mener jusqu’à appeler les gens à s’armer », Chems-Eddine Hafiz.
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— La Croix (@LaCroix) 3 janvier 2023
Il a souligné qu’il ne se souciait pas de la censure; il a déclaré que les propos de l’écrivain portaient atteinte à la dignité des musulmans, incitaient à la haine et violaient la loi de 1981 sur la liberté de la presse.
« Cette petite phrase de Michel Houellebecq […] ils ne sont pas destinés à éclairer un débat public, mais à inciter à des expressions et à des actions discriminatoires », a déclaré la chancelière citée par le quotidien. Libération. Son avis a également été soutenu par la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Les collègues de Houellebecq dans les discussions ont eu droit au changement du quotidien d’extrême droite Le Figaro. Le philosophe Onfray a expliqué dans une interview pour cet article que les propos que l’auteur cite découlent de six heures de discussion intellectuelle, pour les besoins desquelles il pense que certaines généralisations sont nécessaires.
Onfray, qui a déclaré l’an dernier qu’il n’y avait plus de démocratie en France, estime que les musulmans offensés par les propos de Houellebeck ne veulent pas de débat, mais un procès des écrivains. Il parlait de la liberté d’expression et de la liberté de la presse.
Onfray a déclaré qu’il croyait « au débat intellectuel – même au débat passionné, mais pas dans une salle d’audience où le manque de respect présumé des avocats pour la vérité et la justice ».
Le philosophe, dont les opinions sont proches de celles de Houellebeck, avait envisagé de voter pour le candidat d’extrême droite Erik Zemmour avant l’élection présidentielle de l’année dernière, mais a finalement décidé de rester chez lui. Mots d’appréciation a cependant, même pour Marine Le Pen, qui dit-il a « beaucoup changé » et trouve impossible de lui reprocher les erreurs de son père.
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