Sarrazin, un « phénix » abattu, né d’une carrière misérable

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Ce genre de chose arrive rarement en ski alpin de haut niveau.

Né à Gap en 1994, il a appris à skier par son père, moniteur de ski, qui l’a mis sur la neige à l’âge de six ans. Après avoir terminé ses études secondaires, « Crazy Cyp », comme on l’appelait à l’époque, part étudier à Annecy, près des pistes, où il obtient une licence en technologie et marketing.

Sarrazin participe à la Coupe du monde depuis 2016. Il pratique principalement le slalom géant et, au cours de sa longue course, il a remporté une fois le slalom géant parallèle et a terminé deuxième du slalom géant régulier. Avec une légère exagération, quand il est entré dans le top vingt, c’était une petite fête.

Puis, après un certain temps, il s’est essayé au slalom super géant et a surpris ses entraîneurs. Après six courses en SG, il a terminé 12ème et il y a 13 mois, à 28 ans, il a fait ses débuts en descente. Celui-ci est encore meilleur. Il était déjà sixième lors de la troisième course.

Il fallait maintenant compter avec lui. Il fait partie des meilleurs coureurs de descente de vitesse au monde, commençant à battre Marc Odermatt, Aleksander Aamodt Kilde et d’autres toreros de descente. Vendredi et samedi, il a même remporté deux fois de suite le redoutable Hahnenkamm à Kitzbühel.

Sarrazin n’a pas eu beaucoup de chance en sport jusqu’à présent. Il n’a souvent pas terminé la saison, au fil des années, il a subi de graves blessures à la clavicule, à la colonne vertébrale, aux jambes et à la tête. Il a par exemple raté toute la Coupe du monde 2017/2018 et n’a participé qu’à trois reprises lors de la saison 2018/2019, sans se qualifier une seule fois pour la deuxième course.

En 2018, après avoir subi un traumatisme crânien alors qu’il s’entraînait en Allemagne, il s’est retrouvé en soins intensifs. Et la récupération n’est pas facile. Il lui était interdit de regarder des écrans, ni même de lire : « J’ai dû passer 10 jours sans téléphone portable, sans rien », expliquait-il à l’époque.

À un moment donné, il a même envisagé d’abandonner complètement le ski.

Mais il n’a pas abandonné et finalement, sur les conseils des entraîneurs, il s’est essayé à la discipline de vitesse. Il les a complètement adoptés l’année dernière. Un psychologue l’a également aidé. « Avant j’étais fou de tout et ça me faisait faire des erreurs, mais cette saison j’organise tout, surtout dans ma tête. Je n’ai plus peur désormais. « J’étais calme et j’ai pris des risques que j’avais sous mon contrôle, j’étais dans ma zone de confort », a-t-il expliqué aux journalistes autrichiens.

« Nous savons qu’il a la force intérieure pour descendre », a déclaré vendredi Luc Alphand, le dernier Français à avoir remporté le Hahnenkamm en 1997, à la station autrichienne ORF. Mais il a perdu contre ce géant il y a longtemps. Ce n’est que maintenant qu’il revient à ses racines. Il répand la joie et le bonheur, je suis content pour lui, il le mérite. « C’est une journée fantastique pour le ski français et je suis heureux de lui passer le flambeau », a souligné Alphand.

Avec la descente et le SG, le français amusant et drôle a sauté à un niveau supérieur. Son visage était brûlant lors de sa chute à Wengen en janvier dernier. Il revient six jours plus tard avec une dixième place à Kitzbühel. Cependant, il leur a fallu du temps pour prendre cela au sérieux. Cela s’est produit en décembre dernier à Val Gardena, où il a terminé quatrième à deux reprises. En 12 jours à Bormio, il remportait sa première victoire au congrès.

Il est désormais clair que ce n’était pas une coïncidence. Le bel homme d’Alpine Gap a terminé deuxième au classement général de la Coupe du monde, deuxième en descente et troisième en SG.

Vendredi et samedi à Kitzbühel, il a affiché son envie de gagner. Il a roulé de manière agressive, sur la carre, dans une position parfaite en descente. Et puis il sait se réjouir de la victoire. Soudain, il entraîne un autre skieur français derrière lui. L’ambiance dans l’équipe a complètement changé. Quatre d’entre eux terminent désormais parmi les treize premiers des deux courses.

«Aussi incroyable que cela puisse paraître, tout est possible», dit humblement celui qui entre soudain dans la légende de Kitzbühel.

James Bonnaire

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