Paris a interdit les manifestations contre la brutalité policière après les émeutes

Une semaine après que la France a été secouée par des émeutes déclenchées par la mort d’un chauffeur algérien de 17 ans abattu par un policier lors d’un contrôle routier, la police parisienne a interdit la manifestation de samedi contre les violences policières. Cela a été rapporté par le bureau Reuters, selon lequel des marches civiles de protestation ont eu lieu dans d’autres villes françaises.

La police de Paris a déclaré qu’elle avait interdit une manifestation prévue sur la place de la République à Paris parce qu’elle menaçait l’ordre public, invoquant des « tensions ».

Les autorités et les politiciens français, dont le président Emmanuel Macron, ont rejeté les allégations selon lesquelles les préjugés racistes sévissent dans les forces de sécurité françaises. La police est sous surveillance suite au décès de Nahel M., abattu par un policier alors qu’il dirigeait la circulation aux abords de la capitale française. Le jeune homme conduisait une voiture de sport sans permis et a tenté de s’enfuir.

La manifestation d’aujourd’hui a été appelée par la famille d’Adama Traoré, un Français noir décédé en 2016 lors d’une intervention policière dans les mêmes circonstances que George Floyd plus tard aux États-Unis. La sœur de Traoré, Assa, affirme que le jeune homme a été étranglé par la police lorsqu’ils lui ont tendu une embuscade.

« Le gouvernement a décidé d’ajouter de l’huile sur le feu » et « ignoré la mort de mon jeune frère », a déclaré Assa à l’AFP. Selon lui, c’est un « manque de respect ».

La manifestation contre les violences policières et la discrimination raciale était initialement prévue comme une marche à Beaumont-sur-Oise, une autre banlieue parisienne où Traoré est décédé en 2016. Elle avait auparavant été interdite par les autorités locales invoquant un risque accru pour l’ordre public et la sécurité.

L’interdiction a été confirmée par un tribunal vendredi, ce qui a conduit à des appels à un rassemblement dans le centre de Paris. Des dirigeants de gauche, dont Mathilde Panot du parti de gauche La France insoumise (LFI), ont déclaré qu’ils se joindraient au rassemblement.

Il n’est pas encore clair si les organisateurs contesteront la nouvelle interdiction des autorités parisiennes.

De nouvelles manifestations contre le meurtre de Nahel sont prévues ce week-end dans plusieurs grandes villes françaises, dont Marseille et Strasbourg.

Le policier qui, selon le parquet, a reconnu avoir tiré le coup mortel sur Nahel fait l’objet d’une enquête pour meurtre. Ses avocats ont déclaré que l’officier avait visé la jambe du conducteur, mais l’avait frappé alors que la voiture s’éloignait, lui faisant tirer une balle dans la poitrine, et n’avait aucune intention de tuer l’adolescent.

Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté aujourd’hui les accusations du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) de discrimination raciale et d’usage disproportionné de la force par des policiers français.

L’agence onusienne a déclaré vendredi que la France devait s’attaquer en priorité aux « causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale, y compris dans le domaine de l’application des lois ».

« Toute accusation de racisme systémique ou de discrimination par les forces de l’ordre en France est infondée », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Albert Gardinier

« Fan d'alcool incurable. Fier praticien du web. Joueur en herbe. Passionné de musique. Explorateur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *