Colline du Diable Puy de Dôme. Les coureurs du Tour de France iront sur le volcan mythique

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Le Puy de Dôme n’est pas qu’une montagne. C’est un volcan et vous pouvez le reconnaître de loin.

Il n’est pas situé sur les deux montagnes principales et les plus hautes de France, dans les Alpes ou dans les Pyrénées, mais dans le Massif Central à quelques kilomètres de la ville de Clermont-Ferrand. Sa taille est dérisoire selon les standards français, seulement 1464 m (objectif à 1415 m). Où sont les fouilles de Sněžka, par exemple ?

Néanmoins, c’est une colline maléfique où les résultats du Tour de France de cette année pourraient être bouleversés.

Il mesure 13,3 km avec une pente moyenne de 7,7 %. Ce n’est pas si mal? Il y a un hic, car la sortie est divisée en deux sections principales. Il y a d’abord un échauffement de cinq kilomètres, où la route monte de 6,6 à 7,7 %. Vient ensuite la section de pause plus légère de quatre kilomètres. Et ce n’est qu’alors que le véritable enfer aura lieu. La montée finale de plus de quatre kilomètres oscille entre 11,4 et 12,2 %.

Et surtout, cette ascension n’a pas été incluse dans le Tour pendant 35 ans, lorsque le Danois Johnny Weltz est devenu le vainqueur d’étape en 1988. En même temps, c’est l’un des sommets populaires où des coureurs en maillot de tweed et sans casque ont combattu un légendaire bataille. Nous allons vous expliquer rapidement pourquoi cela prend autant de temps.

Depuis l’avenue Raymond Bergougnan à Clermont-Ferrand à 390 m d’altitude, les concurrents franchiront une hauteur de plus de 1000 mètres sur une distance de 13 km. La vue sur le Puy de Dôme depuis la vallée est impressionnante. Monticule volcanique vert avec un observatoire blanc tout en haut. Lorsqu’il est couvert de nuages, il ressemble à Montgolfier dans le ciel.

Première fois sur le Tour 1952

Le Puy de Dôme a fait ses débuts dans le Tour de France en 1952, lorsque le célèbre Italien Fausto Coppi a été le premier à le conquérir en route vers une victoire dominante au classement général. Le prochain vainqueur du Tour 1959, Federico Bahamontes, a décidé de facto le championnat général ici. Mais le principal combat dont se souviennent des générations de fans est le duel dramatique entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, le grand-père de Mathieu van der Poel, qui gravirait cette colline maintenant après 59 ans.

Photo : Getty Images, Getty Images

Poulidor (à gauche) et la mémorable bataille d’Anquetil en 1964.

Les deux ont ensuite pédalé ensemble pendant plusieurs kilomètres côte à côte jusqu’à ce qu’ils aient presque atteint la fin. Ce n’est que dans les derniers kilomètres qu’Anquetil, en maillot jaune, est tombé et que Poulidor a célébré. Mais, au final, cela ne l’a pas aidé à gagner au général. Après tout, c’est justement en mémoire de Poulidor que l’actuelle 9e étape débutera dimanche dans sa maison natale de Saint-Léonard-de-Noblat.

Et un grand drame s’est produit ici aussi dans les années suivantes. En 1975, Eddy Merckx est frappé dans le dos par une foule en délire juste avant la ligne d’arrivée. C’était comme s’il voulait sortir de la selle et réduire l’écart sur Thevenet et Van Impe. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, Merckx a commencé à vomir et les choses n’allaient pas bien du tout pour lui. Non seulement il avait des ecchymoses au dos, mais pendant sa journée de repos, les médecins ont découvert qu’il avait une inflammation du foie et on lui a administré des anticoagulants.

Apparemment aussi grâce à cet incident, le Belge a fini par perdre tout le Tour face à Bernard Thévenet et a raté sa sixième victoire à la Vieille Dame. C’était aussi la dernière fois que Merckx portait le maillot jaune sur le Tour.

L’homme qui a frappé Merckx

Au fait, cet imbécile, un gars du coin nommé Nello Breton, a été arrêté. Il a admis à la police que quelqu’un l’avait poussé, qu’il n’avait aucune intention de frapper Merckx. Cependant, le magistrat local l’a finalement reconnu coupable et a ordonné à Merckx de verser une indemnité – un franc symbolique.

Onze ans plus tard au Puy de Dôme, l’Américain Greg LeMond a sauvé une minute du Français Bernard Hinault, préparant le terrain pour la victoire au classement général du Tour 1986.

Les étapes de montagne les plus dures du Tour 2023

Le Tour de France de cette année comportera huit étapes de montagne très difficiles. Dans six d’entre eux, les primes les plus élevées de la catégorie HC attendront les concurrents. La 14e à Morzine dans les Alpes peut être considérée comme une étape royale, qui comprend trois primes de première catégorie et une HC à l’arrivée.

5ème étape (7/5) – 162 km de Pau à Laruns (ascension HC – catégorie la plus haute sur le Col de Soudet 1540 m + 3ème cat + 1er cat)

6. (7/6) – 144.9 km Tarbes – Cauterets-Cambasque (3ème chat + 1er chat + HC – Tourmalet 2115 m + 1er chat)

9. (9/7) – 182 km Saint Léonard – Puy de Dôme (4ème chat + 4ème chat + 3ème chat + HC – Puy de Dome 1415 m)

13. (7/14) – 138 km Châtillon sur Chalaronne – Grand Colombier (HC – Grand Colombier 1501 m)

14. (7/15) – 152 km Annemasse – Morzine (3ème chat + 1er chat + 1er chat + 1er chat + HC – Plan Col de Joux 1691 m)

15. (7/16) – 179 km Les Gets – Saint Gervais (1er étage + 1er étage + 3ème étage + 2ème étage + 1er étage)

17. (19/07) – 165,7 km Gervais Courchevel (1er chat + 1er chat + 2ème chat + HC – Col de la Loze 2304 m)

20. (22/07) – 133.5 km Belfort – Le Markstein (2ème étage + 2ème étage + 2ème étage + 3ème étage + 1er étage + 1er étage)

Et maintenant, pourquoi la colline a été exclue de la course pendant tant d’années. C’est une combinaison de facteurs. Le Tour de France s’est davantage développé ces dernières années en termes de taille de convoi et de spectateurs. Le train vers le haut qui a été construit en 2012 rend la route encore plus étroite. De plus, les sentiers de cette réserve naturelle ne sont pas destinés au public. Une seule journée par an est ouverte aux cyclistes pour tester leur force.

Route vers le paradis

En même temps, il n’y a pas de transitions comme dans les Alpes ou les Pyrénées. La route faisait simplement le tour de la montagne dans le sens des aiguilles d’une montre.

« C’est très, très raide. Je ne pense pas avoir jamais grimpé aussi haut auparavant. Pas de pause. Pas de virages », a déclaré Jonas Vingaard aux journalistes après sa socialisation au sommet.

Dans un souci de protection de la nature, aucun spectateur ne sera autorisé sur les quatre derniers kilomètres et les cyclistes ne seront accompagnés que de 20% du nombre habituel de voitures des équipes et des organisateurs. Dans le même temps, la police contrôlera les déplacements des personnes sur la montagne à l’aide de drones équipés de caméras thermiques.

Raimund Michel

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