Le programme présidentiel ne prévoyait pas de célébrations dans les rues de Kinshasa, mais d’après des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron s’amusait bien. Le chef de l’Elysée a d’abord assisté à un concert de la star locale Fally Ipupa dans la capitale de la République démocratique du Congo, puis est sorti profiter d’une soirée dans les rues accompagné de chanteurs et de plusieurs représentants du Congo.

La vidéo montre Macron buvant une bière à la terrasse d’un bar de Kinshasa et saluant la foule.

Tout cela – au grand dam de nombreux internautes – s’est déroulé juste avant le jour des grèves domestiques et des protestations contre la réforme des retraites promue par le président.

Macron connaît bien la chanteuse Ipupu, après tout, il l’a invitée à l’Elysée en février dernier. La star, qui est suivie par plus de cinq millions de personnes sur Instagram, veut désormais montrer au président sa ville natale, notamment le quartier surnommé « le Petit Paris ».

En même temps, Macron ne tient pas compte du fait que pendant qu’il s’amuse, le sol sous ses pieds « brûle » chez lui.

« Le président français Macron a terminé sa tournée diplomatique en Afrique par une fête dans les rues de Kinshasa. En France, des millions de personnes protestent contre sa réforme des retraites. Ai-je besoin d’en dire plus ? Steve Hanke, professeur d’économie appliquée à l’Université Johns Hopkins, a par exemple écrit sur Twitter.

« Alors que la France traverse une grève générale, Macron fait la fête à Kinshasa », a écrit l’un des détracteurs de Macron. D’autres ont qualifié sa tournée africaine de « vacances ». « Après avoir été publiquement humilié, devant le président de la RDC, Macron a fait la fête à Kinshasa avec le chanteur Fally Ipupa. Ça a l’air d’être un travail bien fait ! » ironise un autre critique.

Macron a visité quatre pays d’Afrique, et la République démocratique du Congo a été la mission la plus difficile pour lui. Avant son arrivée, il y avait déjà eu des manifestations à Kinshasa devant l’ambassade de France, les Congolais accusant Paris d’être allié au Rwanda qui, selon eux, armait les rebelles du groupe M23 dans l’est du pays.

Macron n’a pas explicitement condamné le Rwanda, et l’ambiance était tendue même lors d’une conférence de presse avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Lorsque le chef de l’Etat congolais a demandé comment la France contribuerait au rétablissement de la sécurité au Congo, Macron a répondu que ce n’était pas la responsabilité de la France.

« Depuis 1994, et ce n’est pas la faute de la France, je suis désolé de le dire avec des mots durs, vous ne pouvez pas restaurer la souveraineté de votre pays. Ni militaire, ni sécurité, ni administration », a déclaré Macron, cité par le serveur Actualités africaines.

Macron a qualifié l’élection de Tshisekedi à la présidence en 2018 de « compromis africain ».

Mais il a souligné que la France avait toujours condamné les rebelles du M23. « Que chacun prenne ses responsabilités, y compris le Rwanda… Le pillage ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser : pas de pillage, pas de balkanisation, pas de guerre », a-t-il dit, ajoutant que la France soutient « l’intégrité et la souveraineté territoriale (du Congo) . » « .