L’opposition des électeurs verts français au noyau s’est affaiblie. Changer de parti, bien sûr, peut causer des problèmes politiques

Selon un sondage d’Elabe pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, l’opposition au nucléaire s’affaiblit en France chez les sympathisants des Verts (EELV). Cependant, le changement pourrait certainement coûter cher aux partisans les plus radicaux du parti. Dans le même temps, cela augmenterait les tensions au sein de la coalition de gauche NUPES, dont font partie les Verts.

Parmi les électeurs des Verts français, 49% sont favorables au développement de nouvelles centrales nucléaires en remplacement du démantèlement des anciens réacteurs, 3% préfèrent même le développement du nucléaire aux énergies renouvelables. En revanche, 46% des répondants sont favorables à une réduction progressive de la dépendance du pays à l’énergie nucléaire. Le serveur informe sur l’enquête Euractiv.

Selon un autre sondage Elabe de novembre 2021, l’année dernière, 26% des partisans du Parti vert se sont prononcés pour le développement de l’énergie nucléaire.

Les chiffres représentent un changement radical parmi les partisans des partis qui se sont historiquement opposés à l’énergie nucléaire en raison de préoccupations concernant les accidents nucléaires et les problèmes de gestion des déchets nucléaires.

« Le confinement territorial de cette lutte est toujours très important », souligne Camille Hachez, impliquée dans la gestion de l’organisation Les Jeunes Écologiste. Lui-même est originaire de Lorraine, où se situe le projet controversé de stockage de déchets nucléaires Cigéo.

Effet ukrainien

D’après les recherches, il semble que la principale raison de ce changement soit le sentiment que l’énergie nucléaire est une garantie d’« indépendance ». La question de l’indépendance a peut-être été aggravée par la guerre en Ukraine. L’ouverture de l’électorat écologiste à son noyau s’est manifestée en début d’année lors de l’élection présidentielle puis a trouvé un écho lors de l’élection législative.

L’importance de la guerre en Ukraine est également montrée en comparant les résultats de l’étude avec les enquêtes précédentes. Alors que 54% des répondants considèrent l’énergie nucléaire indépendante en novembre 2021, en 2022 75% d’entre eux sont enclins à cette affirmation.

Selon Hachezová, du côté des principaux représentants du parti, il n’y a pas de séparation entre les partisans et les élus, « parce que les gens qui soutiennent l’énergie nucléaire n’adhèrent pas au parti ». Selon lui, les partisans du noyau dur ne créent pas de partis politiques.

Nouvelle secrétaire, nouvelle politique ?

Cependant, l’enquête a dit le contraire et a suggéré la nécessité d’un « réarmement doctrinal », comme il l’a dit dans une interview à Reporterre, la nouvelle secrétaire du Parti Vert, Marine Tondelierová.

En assouplissant sa position sur l’énergie nucléaire, le nouveau président peut réparer les différences entre le parti et ses partisans centristes. En revanche, il pourrait perdre le soutien d’électeurs EELV plus radicaux.

Cela a été démontré au printemps, lorsque Yannick Jadot, le candidat du Parti vert aux élections d’avril, a insisté pour maintenir intact le parc nucléaire existant du pays jusqu’à ce qu’il y ait une part suffisante d’énergies renouvelables dans le système pour justifier un abandon de l’énergie nucléaire.

Jadot, qui représente l’aile centrale du parti, a été agressé lors d’une manifestation écologiste à Sainte-Soline par des partisans d’une émanation plus radicale du parti plus proche du mouvement de gauche La France Insoumise (LFI).

Le changement de cap pourrait aussi compliquer les relations au sein de l’alliance de gauche NUPES, fondée par Jean-Luc Mélechon de La France Insoumise (LFI), qui est les Verts. Surtout, LFI Jean-Luc Mélenchon se décrit comme antinucléaire.

Outre ces deux partis, l’alliance comprend également le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF), Ensemble (E!), Génération.s (Gs) et leurs plus petits partenaires. Il s’agit de la première coalition de gauche depuis 2002, date à laquelle le gouvernement de coalition Gauche Plurielle de Lionel Jospin a pris fin.

Albert Gardinier

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