Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a condamné l’attaque aérienne de samedi par l’armée soudanaise qui a tué au moins 22 personnes et blessé des dizaines d’autres à Ummdurman, qui est essentiellement une banlieue de la capitale Khartoum. Cela a été rapporté par l’agence de presse AP, selon laquelle António Guterres a également averti aujourd’hui que le Soudan est « au bord d’une guerre civile à part entière qui pourrait déstabiliser toute la région ». À Khartoum aujourd’hui, selon les résidents locaux, les affrontements violents entre les parties opposées se poursuivent.

Le secrétaire général de l’ONU a également déclaré dans un communiqué qu’il était consterné par les informations faisant état de violences généralisées et de victimes au Darfour, dans l’ouest du Soudan, et des combats dans d’autres parties du pays africain. « Il y a un mépris total du droit humanitaire et des droits de l’homme », a-t-il déclaré. Il a de nouveau appelé l’armée soudanaise et les rebelles des Unités de soutien rapide (RSF) à mettre fin aux combats.

Le conflit entre les deux parties a éclaté à la mi-avril. Au moins 3 000 personnes ont été tuées et plus de 6 000 blessées dans les combats jusqu’à présent, selon le ministère de la Santé. Selon l’agence, il pourrait y avoir plus de victimes, car leurs corps gisent encore dans les rues difficiles d’accès. 2,9 millions de personnes ont fui leur foyer, dont 700 000 ont traversé la frontière.

Des habitants de Khartoum ont déclaré avoir été témoins de violents combats entre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdal Fattah Burhan et les paramilitaires des RSF dirigés par Muhammad Hamdan Dagalo tôt ce matin au sud de la capitale. Ils ont déclaré que les factions belligérantes avaient utilisé des armes lourdes dans le district de Kalaka et que des avions militaires survolaient la région.

Les RSF ont accusé l’armée d’être responsable de l’attaque de samedi à Ummdurman. Il a rejeté les accusations et a déclaré aujourd’hui dans un communiqué que son armée de l’air n’avait effectué aucune frappe aérienne sur la ville ce jour-là.

Plusieurs responsables civils soudanais se trouvent actuellement à Addis-Abeba pour « des discussions avec des acteurs soudanais et internationaux afin d’accélérer les efforts de paix ».

L’Egypte accueillera jeudi un sommet du Soudan voisin pour discuter des moyens de mettre fin au conflit dans le pays, a annoncé aujourd’hui le bureau du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. L’Egypte cherchera à « créer un mécanisme efficace » avec ses voisins et ses partenaires régionaux et internationaux pour résoudre pacifiquement le conflit, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les négociations menées par les États-Unis et l’Arabie saoudite n’ont jusqu’à présent abouti qu’à une trêve temporaire qui n’a guère été maintenue.