Pays-Bas. Comment l’homme politique René van der Linden est devenu de facto l’agent d’influence de la Russie | 16/11/2022


16/11/2022

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Le politicien CDA René van der Linden est un défenseur du Kremlin depuis des années et entretient des liens étroits avec des espions russes. Il a parcouru l’Europe aux dépens de la Russie, Rapports de Wilmer Heck et Joep Dohmen.



Le politicien CDA René van der Linden est un partisan du Kremlin depuis des années, ayant des liens étroits avec l’espion russe Valery Levicky. C’est selon un rapport publié en septembre par le London Dossier Center de l’oligarque et critique de Poutine Mikhail Khodorkovsky.

Le CNRC a examiné les documents et les courriels du dossier. Ils montrent en détail comment Van der Linden a été utilisé par le Kremlin pour influencer l’opinion publique occidentale et les politiciens occidentaux. Il a pris la parole lors de conférences à Moscou et s’est battu contre les sanctions européennes. Il a parcouru l’Europe aux dépens de la Russie.

En 2018, Van der Linden a également rencontré le politicien russe controversé Leonid Slutsky dans une chambre d’hôtel à Vienne. Slutsky – de droite et proche du président Vladimir Poutine – a été l’un des premiers Russes à figurer sur la liste des sanctions de l’Union européenne en 2014.

Selon René van der Linden, il n’a découvert qu’à la mi-2019 que le diplomate russe Valery Levitsky était un espion. Van der Linden : « Quand j’ai entendu dire que Levitsky était un espion, quelque chose m’a craqué. J’ai dit : maintenant c’est fini. » R : « Si le gouvernement néerlandais ou les services de renseignement étaient au courant depuis un certain temps, je trouve très regrettable et répréhensible que je n’aie pas été averti plus tôt. »

Dans le hall de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, le politicien CDA René van der Linden fait ses adieux à deux fonctionnaires de la province du Limbourg. En février 2018, le groupe est revenu d’une mission commerciale en Azerbaïdjan. Dans cette ancienne république soviétique, Van der Linden, en sa qualité d’« ambassadeur » du Limbourg, a serré la main de son proche ami, le président Ilham Aliyev. Il est connu pour avoir violé les droits de l’homme dans son pays.

Van der Linden, comme ses compagnons de voyage, a obtenu un billet de la province du Limbourg pour rentrer d’Azerbaïdjan via Istanbul. Mais Van der Linden avait un autre billet en poche. Le Kremlin a payé des vols d’Istanbul à Vienne puis à Bruxelles. Après avoir dit au revoir au représentant du Limbourg à Istanbul, Van der Linden montera à bord d’un avion de Turkish Airlines à destination de la capitale autrichienne. Des chambres d’hôtel y ont été réservées en son nom, également aux frais de la Russie.

Van der Linden rencontrera le politicien controversé dans une chambre supérieure du NH Wien Airport Hotel. Il s’appelle Leonid Slutsky. Il est président de la commission des affaires étrangères de la Douma d’État, le parlement russe. Slutsky – de droite et proche du président Vladimir Poutine – a été l’un des premiers Russes à être inscrit sur la liste des sanctions de l’Union européenne en 2014. Il soutient activement le déploiement des forces armées russes en Ukraine ainsi que l’annexion de la Crimée.

Les règles de sanctions interdisent les voyages au sein de l’UE, mais comme le Russe visitait l’organisation de sécurité de l’OSCE à Vienne, il a été autorisé à rester dans l’UE pendant deux jours en février 2018. C’était amplement de temps pour rencontrer van der Linden.

La réunion à Vienne a été décrite dans un rapport du Dossier Center de l’oligarque basé à Londres et critique de Poutine Mikhail Khodorkovsky. Depuis 2017, l’organisation publie régulièrement des articles sur des responsables russes jouant des rôles dans le réseau de Vladimir Poutine. Cela témoigne des niveaux élevés de corruption à Moscou et des tentatives du Kremlin d’influencer l’opinion publique et politique occidentale.

Ce rapport publié est basé sur des courriels et des fuites de documents de l’ancien diplomate russe Valerij Levicky. Le CNRC a ces documents. C’est ce diplomate qui a organisé une rencontre entre Van der Linden et Slutsky. Levitsky était consul général à Strasbourg lorsque – quatre mois après la réunion de Vienne – il a été dénoncé par les services de renseignement français comme espion du service de renseignement russe GRU. Au printemps 2018, la France l’a expulsé du pays.

Un an plus tard, le journal français Le Monde révélait que Levitsky avait ouvert la porte aux « agents d’influence russes agressifs » au Conseil de l’Europe. Cette instance des droits de l’homme est quasiment inconnue du grand public, mais il est très important pour les pays autoritaires de ne pas recevoir de mauvaises nouvelles de Strasbourg sur la situation des droits de l’homme dans leur pays.

Détails en néerlandais : ICI


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Albert Gardinier

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