Le gouvernement français, qui s’est réuni lundi en Conseil des ministres, a été entouré de polémiques. Deux femmes ont accusé le ministre de la Solidarité, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, de les avoir violées en 2010 et 2011, et le parti d’Emmanuel Macron a été informé de ces allégations.
L’affaire a été révélée samedi par Section presse des journauxqui a entendu les victimes présumées et assuré que l’association de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a adressé la semaine dernière un avertissement à La République en Marche, le parti de Macron, aux Républicains, le parti dont Abad est le leader parlementaire, et à la Justice.
« Je n’ai jamais violé une femme de ma vie », a déclaré lundi le ministre, lisant un communiqué à la presse, après qu’un collectif féministe ait programmé mardi des manifestations dans les rues de Paris contre ce qu’il a appelé le « gouvernement honteux ».
Damien Abad ne voyait aucune raison de quitter l’exécutif. « Un innocent devrait-il démissionner ? Je ne pense pas », a-t-il déclaré aux journalistes. « Je rejette catégoriquement les accusations portées contre moi. J’ai toujours évité d’utiliser mon handicap [como desculpa], mais aujourd’hui j’ai été obligé de le faire en état de légitime défense. Toutes les relations sexuelles dans ma vie sont mutuellement convenues.
Le ministre de 42 ans souffre d’arthrogrypose, une maladie rare qui limite les mouvements articulaires et qui, selon lui, l’empêche physiquement de commettre l’infraction présumée.
Au milieu de la campagne des élections législatives de juin, le PS a demandé la démission d’Abad par « mesure de précaution » qui « ne remet pas en cause la présomption d’innocence », a déclaré Olivier Faure, le secrétaire général socialiste. « Pour moi, dans un gouvernement qui prétend vouloir faire de la lutte contre les violences faites aux femmes la cause principale de son mandat, il faut aussi être clair et dire que la parole de ces femmes doit être entendue et dans des situations comme celle-ci. il faut prendre une décision difficile », a-t-il déclaré dans une interview à la radio France Inter.
La porte-parole de l’exécutif Elisabeth Borne a assuré que « les gouvernements sont du côté de ceux qui, après une agression ou un harcèlement, ont beaucoup de courage pour prendre la parole ». Mais, ajoute Olivia Grégoire, « l’application de la vérité appartient à la Justice ». Le Premier ministre s’est entretenu dimanche avec Damien Abad et « lui a dit que dans cette affaire comme dans toutes les autres affaires, il suivrait toute décision que la justice pourrait prendre ».
Christian Jacob, le président du Parti républicain, a nié avoir été informé des allégations, comme le pense Mediapart. L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, association créée en février dernier dans le but d’apporter de la visibilité sur des questions que ses fondateurs qualifient de transversales aux partis, a appelé à la démission de Damien Abad. « Je ne vois pas comment il peut continuer à garder son portefeuille calme », a-t-il déclaré Ouest de la France Mathilde Viot, l’une des réalisatrices.
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