Le président français Emmanuel Macron a été critiqué pour avoir allumé des bougies pour célébrer le début de la fête juive de Hanoukka jeudi soir à l’Elysée, en compagnie de représentants de la communauté juive. Selon certaines personnes, notamment juives, le président a violé le principe de séparation de l’État et de l’Église. Mais Macron est resté favorable à ses actions, les qualifiant de tentative d' »harmoniser » la société, a rapporté l’AFP vendredi.
La Conférence des rabbins européens récompense chaque année les combattants contre l’antisémitisme et la liberté religieuse avec le prix Immanuel Jakobovits. Le lauréat de cette année était Macron et la cérémonie de remise des prix a eu lieu à la résidence du président français. Cela tombe le premier des huit jours fériés de Hanoukka, au cours desquels des bougies sont allumées.
Macron a déclaré que l’allumage des bougies faisait partie d’un programme plus large impliquant des représentants de diverses religions. Selon Macron, il s’agissait d’un « geste culturel » dans l’esprit de « l’harmonie, qui est un principe républicain ». Le président a également ajouté vouloir « donner confiance » à la communauté juive de France, cible d’attaques antisémites de plus en plus fréquentes depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas il y a deux mois.
L’Elysée n’a pas annoncé l’événement sur son site internet, mais il est apparu sur les réseaux sociaux vidéos Macron avec le grand rabbin régional français Haïm Korsia et une salle de cérémonie pleine à craquer.
Les représentants de gauche craignent en particulier que la société française ait le sentiment que le président applique un « double standard » dans un contexte de tensions croissantes entre juifs et musulmans, écrit l’AFP. La France impose une stricte séparation de l’Église et de l’État le 9 décembre 1905.
« Attention : de la messe à Marseille à Hanoukka à l’Elysée, Macron a montré qu’il ne comprenait pas la laïcité », a commenté Jean-Luc Mélenchon, représentant du parti de gauche La France insoumise (LFI). Il faisait référence à la présence de Macron à une messe de septembre à Marseille, dans le sud de la France, célébrée par le pape François.
« L’Elysée n’est pas un lieu de culte. Dans le cas de la laïcité, nous ne faisons aucun compromis. C’est précieux mais fragile », a déclaré Carole Delga, responsable de la région Occitanie, lors de la réunion.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, dont la compétence inclut également les questions religieuses, a nié l’existence d’une menace pour la laïcité. C’est, selon lui, aussi absurde que les récentes disputes dans plusieurs mairies autour de l’interdiction des marchés de Noël et des garderies, qui, selon Darmanin, font « partie de la vie socioculturelle ».
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