L’Europe a un autre problème, la chaleur tue les centrales nucléaires françaises

La France, comme d’autres pays européens, est aux prises avec une crise énergétique, mais contrairement à la plupart des pays, elle a une arme à sa disposition : les centrales nucléaires. Mais probablement trop tôt pour compter sur eux. Leurs opérations ont été entravées par des réparations et récemment par une chaleur record, rapporte Bloomberg.

La société française d’énergie semi-étatique Electricité de France (EDF) a déclaré qu’elle continuerait probablement à réduire la puissance de ses réacteurs nucléaires.

EDF a déclaré mardi que les centrales électriques sur le Rhône et la Garonne produiraient probablement moins d’électricité dans les prochains jours. Ils fonctionneront à puissance minimale pour assurer la stabilité de l’ensemble du réseau de distribution. Cela était dû à une vague de chaleur qui a fait monter la température de la rivière, ce qui a limité la capacité de la centrale à refroidir suffisamment les réacteurs.

Les informations faisant état de réductions de production ont suscité de nouvelles inquiétudes concernant la hausse des prix de l’électricité, qui avaient déjà atteint des niveaux records mardi. L’Europe souffre ainsi de sa pire crise énergétique depuis des décennies, principalement en raison des pénuries de gaz causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Selon la loi française, EDF doit réduire ou arrêter la production d’électricité nucléaire si la température des rivières atteint un certain seuil. Si l’eau dépasse cette température, il y a un risque que lorsqu’elle est rejetée dans la nature, elle puisse endommager le milieu environnant.

Des documents publiés par EDF montrent que les dernières restrictions entreront en vigueur à partir de samedi à St. Paul. Alban. Il fonctionnera à la puissance la plus faible possible de 700 mégawatts, alors que son potentiel de production total est d’environ 2 600 mégawatts, soit près de quatre fois son fonctionnement actuel. Des réductions sont également possibles à la centrale du Tricastin, où les deux unités maintiendront une puissance d’au moins 400 mégawatts.

La maintenance n’est pas seulement sur Nord Stream

Cependant, le réseau électrique nucléaire français n’est pas seulement miné par les eaux chaudes des rivières. Le calendrier de la révision et de la réparation prévues des tranches nucléaires, qui ont eu lieu en plein milieu de la crise énergétique actuelle, est également une question urgente.

Sur un total de 56 réacteurs en France, la moitié ne fonctionne pas. Les travaux de maintenance programmés sont en cause, mais aussi les problèmes de corrosion inattendus qui ont touché certains réacteurs français. Le réacteur nucléaire français fonctionnait à 44% de sa capacité lundi, selon les calculs de Bloomberg basés sur les données du gestionnaire de réseau de distribution RTE.

La production totale est également inscrite au bilan d’EDF. Le géant français de l’énergie estime que la production de cette année sera la plus faible depuis plus de trois décennies. Le problème oblige le pays, qui est traditionnellement un exportateur, à compter sur les importations en provenance de voisins, dont le Royaume-Uni, qui fait face à sa propre crise énergétique.

La société d’économie mixte française a enregistré une perte de 5,29 milliards d’euros au cours du seul premier semestre de cette année, soit un chiffre d’affaires de 130 milliards de couronnes. Il s’agit d’une réduction drastique par rapport à la même période l’an dernier, où EDF affichait un bénéfice net de 4,17 milliards d’euros (103 milliards de couronnes).

Le gouvernement français a tenté de résoudre la situation financière d’EDF, conscient des risques liés à son plus grand producteur d’énergie à une époque de forte incertitude sur les approvisionnements énergétiques. L’État a donc proposé de racheter entièrement l’entreprise, comme le gouvernement tchèque l’envisage également avec ČEZ, par exemple.

La France détient désormais 84% ​​d’EDF, mais a l’intention d’acheter les 16% restants aux actionnaires. Le gouvernement a jusqu’à présent calculé la valeur de ces 16 % à 9,7 milliards d’euros (239 milliards de couronnes). « Nous pensons que l’offre semble attrayante et a une forte probabilité de succès », a déclaré Piotr Dzieciolowski, analyste chez Citi, dans un commentaire.

À l’origine une entreprise publique, elle est devenue publique en 2005, mais le gouvernement a tenté de la reprendre 17 ans plus tard.

Narcissus Shepherd

"Certified introvert. Devoted internet fanatic. Subtly charming troublemaker. Thinker."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *