« Le tribunal administratif a estimé que la décision du maire de Grenoble d’autoriser le burkini porte gravement atteinte à la laïcité », a écrit mercredi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter.

La laïcité est le principe de séparation stricte entre l’État et le pouvoir religieux, et la République française l’a transposé dans sa constitution.

Le 16 mai dernier, le conseil municipal de Grenoble a décidé que le port du burkini dans les piscines de la ville ne menaçait pas l’establishment laïc français. « Nous ne voulons qu’une chose : les femmes et les hommes puissent s’habiller comme ils le souhaitent », avait alors déclaré le maire de Grenoble, Éric Piolle, sur la radio RMC.

Mais l’opposition n’est pas d’accord. Par exemple, l’ancien maire conservateur Alain Carignon estime que des décisions aussi importantes ne devraient être prises que par référendum.

« Je suis convaincu que ce que prône Piolle mènera notre pays dans une impasse », a déclaré Wauquiez début mai, accusant le maire de « pactiser avec l’islam politique » pour s’attirer les faveurs des électeurs musulmans.

Le port de signes religieux en public est un sujet très sensible en France, notamment en raison de l’accent mis sur la séparation de l’Église et de l’État. En 2011, le pays est devenu le premier pays européen à adopter une loi interdisant le port de symboles religieux en public, notamment le voile et le foulard.

En 2016, l’interdiction des burkinis, maillots de bain portés par certaines femmes musulmanes pour couvrir la majeure partie de leur corps, y compris leurs cheveux, est entrée en vigueur en France. Par exemple, l’interdiction du burkini sur les plages méditerranéennes a suscité la polémique. En revanche, la ville de Rennes, dans le nord de la France, a autorisé les burkinis dans les piscines début 2019.