La coalition de gauche Nouvelle Union populaire, socialiste et écologique (NUPES), dirigée par le vétéran politique de gauche Jean-Luc Mélenchon, est en tête du sondage préélectoral de l’Ifop avec 26 %. Il s’est classé troisième lors de l’élection présidentielle d’avril et a déclaré publiquement à plusieurs reprises qu’il devrait devenir le prochain Premier ministre français.
La coalition centriste de Macron, Ensemble (Ensemble), est arrivée deuxième dans les sondages, avec une faible marge d’un point de pourcentage seulement, tandis que le parti d’extrême droite Association nationale (RN) de Marine Le Pen, qui devait recueillir environ 21 % des voix répondants, est arrivé en troisième position.
En revanche, dans l’enquête Elabe, la coalition Spolu est en avance d’un demi-point sur la NUPES. L’enquête a également pointé la quatrième place et onze pour cent pour le bloc dirigé par le Parti républicain (LR).
Le système électoral de l’Assemblée nationale française est un système majoritaire à deux tours et est assez compliqué, ce qui complique également les scrutins préélectoraux. Le pourcentage de suffrages exprimés peut ne pas se refléter dans le nombre de mandats obtenus, et seul celui-ci détermine la majorité parlementaire. Ce système est également très préjudiciable aux partis extrémistes.
Si au premier tour dans une circonscription électorale personne n’obtient la majorité des suffrages, ceux qui dépassent le seuil de 12,5 %, ou au moins les deux premiers candidats, passent au second tour. Ainsi, en pratique, 577 batailles locales se sont déroulées en France, ce qui déterminera la future politique nationale. La limite magique pour cette élection est de 289 mandats.
Trois options pour Macron
Si la coalition Spolu franchit ce seuil, Macron renforcera sa position et aura une meilleure chance, par exemple, de faire passer ses réformes des retraites prévues de longue date. Le projet de Macron de relever l’âge de la retraite de 62 à 65 ans a été l’un des enjeux les plus visibles des campagnes présidentielles et législatives et a suscité une vague d’opposition. Macron demande également des réformes économiques pour stimuler le pouvoir d’achat de la France, dont la baisse a suscité de vives protestations.
Si sa coalition gagne mais n’a pas la majorité au parlement, Macron devra trouver des alliés pour une coopération à long terme ou une législation individuelle. Mais tous ceux qui soutiennent Macron sont devenus membres de sa coalition, et il est donc peu probable qu’il trouve un autre partenaire de parti. Le Parti républicain conservateur pourrait devenir une force politique déterminante.
La troisième issue possible, et la plus douloureuse pour Macron, est sa défaite. Si l’une des formations, selon l’enquête actuelle très probablement NUPES, le rattrape, la cohabitation suivra. Le président doit nommer le Premier ministre en tant que représentant du parti ou de la coalition parlementaire le plus fort, issu d’un groupe politique différent de lui.
Le système présidentiel français deviendra soudainement un système parlementaire, et le premier ministre aura le mot à dire. Macron ne sera en charge que de la politique étrangère et du commandement des forces armées. Faire passer les réformes a été presque impossible pour Macron.
La participation sera faible, prédisent les analystes
La France a connu trois cohabitations depuis 1986, la plus longue entre 1997 et 2002. Le président d’extrême droite Jacques Chirac a alors dû travailler en étroite collaboration avec le Premier ministre socialiste Lionel Jospin. Cette expérience de paralysie partielle de la vie publique a conduit la France à réduire la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans, à tenir des élections législatives et présidentielles la même année et à réduire le risque de cohabitation.
Voter en France n’est pas obligatoire, et selon un analyste de la société de sondage Ipsos, les Français ont d’autres soucis que de voter, et la participation sera relativement faible. Le faible taux de participation, estimé à environ 45 à 50%, a également été contribué par une campagne terne, une implication de dernière minute des dirigeants et une indifférence générale aux événements politiques, selon les médias français.
La plupart des bureaux de vote en France ouvrent à 08h00 le dimanche et ferment à 18h00, deux heures plus tard dans les grandes villes. Les territoires d’outre-mer qui se trouvent dans des fuseaux horaires différents voteront samedi. Les Français de l’étranger ont élu leurs onze représentants le week-end dernier, tout comme les résidents de Polynésie française. Au total, la France est divisée en 577 circonscriptions, chacune comptant en moyenne 125 000 électeurs.
Les bulletins de vote sont envoyés en France par voie postale, également disponibles dans les bureaux de vote. Des coalitions sont créées pour que les candidats de partis aux vues similaires ne se disputent pas dans des circonscriptions individuelles. Le principe est davantage de coordonner les candidats, notamment à gauche, mais l’accord a été précédé de longues négociations.
L’extrême droite sans coalition
La NUPES se compose finalement de La France insoumise (LFI) Mélenchon, du Parti socialiste (PS), du Parti communiste français (PCF), du plus grand parti écologiste Europe écologie (EELV) et d’autres entités plus petites. Le NUPES a fait pression pour des programmes extrêmes, notamment des dépenses publiques énormes, des retraites universelles à 60 ans et le retrait de facto de la France de l’Union européenne et de l’OTAN, qui a expulsé de nombreux socialistes de premier plan. Grâce à son soutien aux questions environnementales, NUPES a le soutien de nombreux jeunes électeurs.
Malgré les attentes, la droite n’a pas conclu la coalition. Le Pen a refusé l’offre de l’ancien journaliste Érik Zemmour de travailler avec le Get Back! (Reconquete !), qui a été faite peu avant l’élection présidentielle. Le Pen a proclamé une politique d’État forte en faveur de la sécurité sociale, visant uniquement les « vrais Français » et pour les protéger de la mondialisation et de l’islamisation de la France. La thèse de Zemmour est similaire.
La Coalition Promacron Spolu a été fondée en novembre 2021. Elle est composée du parti gouvernemental Obnova (Renaissance, ex-Républicain en mouvement, LREM), du parti MoDem, le parti Nouveaux Horizons de l’ancien Premier ministre et homme politique le plus populaire de France Édouard Philippe, et plusieurs petits partis.
Les premiers résultats estimés des élections sont attendus peu après la fermeture des derniers bureaux de vote à 20h00. Le candidat le plus élu, qui n’a pas obtenu la majorité, disputera le second tour le 19 juin.
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