Je suis un consultant tchèque, a déclaré l’espion russe. Il a récupéré des informations sensibles auprès des ingénieurs

Les procédures suivies par Valentin Vladimirovitch Zakharov, membre du service de renseignement civil russe SVR, ont toujours été très similaires. Il a d’abord organisé des cours avec de jeunes ingénieurs, puis a tenté d’en extraire des informations sensibles.

Quelque chose de similaire s’est produit en 2020, lorsque Zakharov a organisé un cours de mathématiques auprès d’un des employés d’une grande entreprise technologique française sur le portail publicitaire leboncoin.fr sous prétexte d’améliorer ses connaissances. Leurs cours avaient ensuite lieu toutes les trois semaines.

« Ces propos me paraissent inoffensifs et légitimes », a déclaré l’homme, décrit par le journal comme « un nouveau venu promis à un bel avenir dans le secteur militaro-industriel français ». Au début, il ne soupçonnait aucune arrière-pensée. Cependant, il a commencé à avoir des doutes lorsque, après quelques heures, Zakharov a suggéré que le jeune ingénieur pourrait s’améliorer s’il disposait de documents de recherche scientifique dans un certain domaine technologique.

En novembre 2020, un espion a été expulsé de France après avoir été surpris en train de remettre de l’argent liquide à l’ingénieur en échange de documents contenant des analyses technologiques avancées. Lors de son arrestation, il a reconnu à la police qu’il était un consultant tchèque jusqu’à ce qu’on lui remette une copie de son accréditation diplomatique officielle auprès du ministère des Affaires étrangères.

Nouvelles tactiques d’espionnage

Cette affaire, selon les journaux français, illustre les nouvelles tactiques des espions russes en France. Selon des sources du ministère de l’Intérieur, au moins une douzaine de cas similaires dans lesquels des agents russes ont répondu à des publicités sur des sites Internet ont été documentés ces dernières années.

Ils se concentrent à chaque fois sur des étudiants « inexpérimentés mais à fort potentiel », diplômés d’écoles prestigieuses ou de jeunes professionnels. Ils estiment que les candidats sélectionnés sont des personnes capables d’occuper à l’avenir des postes à responsabilité dans des entreprises technologiques ou dans l’administration de l’État français.

Selon le journal, les autorités françaises estiment qu’il y a actuellement près de 75 agents russes opérant dans le pays, agissant à titre diplomatique, ce qui leur garantit l’immunité en cas d’arrestation. Le journal décrit également trois autres cas dans lesquels des espions ont tenté d’obtenir des informations auprès de jeunes professionnels, d’abord sous prétexte de tutorat, puis contre rémunération.

Dans certains cas, la police française a demandé à ses agents de quitter le pays et a secrètement averti d’autres espions sous couverture diplomatique d’arrêter immédiatement ces opérations.

Albert Gardinier

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