Le cinéaste français François Ozon, qui dans son dernier film « Tout va bien » (« Tout s’est bien passé ») aborde la question de l’euthanasie, a assuré dans un entretien à l’Efe que « l’Espagne est plus avancée en matière sociale que la France « , où la dernière tentative de réglementer le droit de mourir a échoué l’an dernier.
« Avec la loi sur le mariage homosexuel, l’Espagne est venue avant et maintenant aussi avec une loi sur l’euthanasie – approuvée en mars 2021-. En France, cette question est bloquée et je pense que l’élection présidentielle -prévue pour avril 2022- n’aide pas, il y a un secteur catholique traditionaliste qui est très bruyant et même s’ils ne représentent pas grand monde, les politiciens les craignent et se paralysent », a-t-il déclaré.
« Tout va bien », qui arrive dans les salles espagnoles ce vendredi, raconte l’histoire d’Emmanuèle (Sophie Marceau), une romancière dont le père (André Dussollier) demande de l’aide pour mettre fin à ses jours après avoir été victime d’un accident cardiovasculaire.
Sur un ton loin du drame ostensible et avec une touche d’humour, justifiée par la nature des personnages, le film est basé sur le roman autobiographique d’Emmanuèle Bernheim, ami et collaborateur d’Ozone, avec qui il a écrit les scénarios de « Piscine » , « Ricky », « 5 x 2 » et « Sous le sable ».
« Je m’intéresse à la relation familiale entre père et fille, explorant le dilemme d’Emmanuèle, une bonne fille face à un mauvais père qui, tout en se demandant s’il faut obéir comme d’habitude ou non, se retrouve confrontée à son désir d’enfant de vouloir la mort de son père. » Ozone a expliqué.
Un père complexe, à la fois autoritaire, égoïste et charmant, capable de voir la mort en face et sans hypocrisie. Ozon avait assuré que le rôle « est un rêve pour tout acteur » et l’avait choisi pour cela Dussollier, connu pour des films comme « Amélie » de Jean Pierre Jeunet et « On connaît la chanson » d’Alain Resnais.
Pour Ozon, qui prépare déjà son prochain film, avec lequel il ouvrira le prochain Festival du film de Berlin (« Peter von Kant »), il est clair que « la société doit libérer les enfants » de la prise de décisions comme doit le faire Bernheim. , décédé peu de temps après d’un cancer « malais ».
« Cette histoire ne le laisse pas indemne, psychologiquement fort pour traverser quelque chose comme ça, ne pas pouvoir dire au revoir, il faut que les choses soient plus simples, c’est quelque chose qui doit changer », a-t-il soutenu.
Cependant, pour le film, il a choisi un ton léger car il voulait « être du côté de la vie ». « C’était un homme qui aimait tellement la vie qu’il voulait mourir parce qu’il ne pouvait plus vivre sa vie comme avant », a-t-il expliqué. « En plus, dans la vraie vie, il y a toujours des moments drôles dans les situations les plus inattendues. »
L’actrice Sophie Marceau, qui a accompagné des réalisateurs de films tels que « In the House » (« Dans la maison ») ou « Joven y Bonita » (« Young & Beautiful ») lors de la présentation de son dernier film à Madrid, n’a dit personne se sentait intimidé par le poids que porte le personnage.
« C’est ce que nous faisons en tant qu’acteurs, entrer dans la psychologie étrangère, essayer de comprendre, comme des policiers qui enquêtent, c’est ce qui m’intéresse et me passionne dans ce travail, observer les gens et essayer de les comprendre », a-t-il déclaré.
« Après 40 ans de travail, j’ai l’impression d’avoir vécu de nombreuses vies. Chaque personnage m’a enrichie, parfois difficile mais finalement m’a aidée à comprendre la vie, ça m’a ouvert la porte », a déclaré l’actrice qui a fait ses débuts à tout juste 16 ans et elle est également derrière la caméra à plusieurs reprises.
Marceau insiste sur le fait que « Tout va bien » n’est pas un film politique et impartial, mais une histoire vraie. « Si vous pouvez faire réfléchir quelqu’un, bienvenue, mais en France, nous n’en sommes pas encore là », a-t-il prévenu.
« Je sais que l’Espagne vient d’adopter une loi, en France on va moins vite, le film se déroule en 2015, quand c’était encore plus compliqué, mais il y a quand même des résistances à l’euthanasie, la peur de heurter certaines sensibilités, on aime discuter de toutes les avantages et inconvénients ».
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