Les premières complications d’approvisionnement sont apparues le week-end, lorsque plus d’un cinquième des stations-service ont signalé des problèmes. Mais la situation a commencé à se détériorer à mesure que la grève se poursuivait. Le pire était dans le nord du pays et autour de Paris, où la proportion de stations-service touchées était bien supérieure à la moyenne nationale.
Les difficultés d’approvisionnement en carburant se sont progressivement étendues à tout le pays. Le nombre de stations-service non opérationnelles a augmenté, et dans les stations-service qui avaient encore du carburant, des files d’attente de quatre heures se sont formées et l’anarchie s’est intensifiée.
« Faites le plein d’essence et sortez ! »
« On attendait et il a rempli tous ses bidons », raconte un automobiliste à la station-service, où il attendait depuis plusieurs heures pour faire le plein. « Remplissez le dernier bidon et sortez », a crié un autre observateur. Les bagarres, les bousculades, qui ont le potentiel de se transformer en bagarres, sont courantes.
A la station-service de Villiers-le-Bel, l’altercation avait dégénéré en bagarre physique. Les conducteurs munis de bidons ont commencé à jeter tout ce qu’ils pouvaient mettre la main sur les autres, a indiqué mardi la préfecture sur les réseaux sociaux. La police est intervenue et a arrêté plusieurs émeutiers. Le manque de carburant divise le pays et isole complètement les zones rurales, écrit le serveur du journal Le Parisien.
Dernier échauffement. Dans les piscines extérieures en France, les nageurs ne peuvent désormais porter que des combinaisons
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« Les habitants des grandes villes peuvent détourner une partie de leur trajet vers les transports en commun, mais ceux des zones rurales se sentent isolés », écrit le journal.
« Je serai licencié dans une semaine », se désespère le patron d’une entreprise de construction de 15 salariés. Certains travailleurs vivent à 30 minutes du siège de l’entreprise, où toutes les stations-service sont fermées. Ils ne peuvent pas travailler car le matériel ne peut pas être transporté par les transports en commun. Nous avions besoin de fournitures et nous n’arrivions pas à joindre le client, Delphine Vaniscotte, copropriétaire de l’entreprise, nous a expliqué le problème.
Le gouvernement menace de lever par la force le blocus
Malgré les appels du gouvernement à mettre fin à la grève, celle-ci s’est poursuivie. Le Cabinet a menacé de mettre fin au blocus des dépôts de carburant par la force et a convoqué le personnel nécessaire. « Si le blocus se poursuit, nous n’écartons aucune possibilité. Toutes les options sont sur la table », a prévenu le ministre des Transports Clément Beaune.
« Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour que la France ne se retrouve pas sans carburant », a ajouté le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Selon le président Emmanuel Macron, « un blocus n’est pas la solution ».
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