Commentaires : Piège de Stanjur. L’épargne peut être un mauvais casse-tête

A première vue, l’effort de consolidation spectaculaire et noble du gouvernement de Petr Fiala comporte certainement de nombreux obstacles – à la fois plus visibles et moins visibles. Parmi ces derniers, il y a le fait que le dernier mot sur la majeure partie du volume des économies promises et des nouveaux revenus ne sera pas entre les mains du gouvernement, du parlement ou même du président de la république. Ce serait quelqu’un de beaucoup plus imprévisible – le tribunal.

Des mesures de consolidation d’une valeur de dizaines de milliards de couronnes ne seront réalisées que si l’État obtient gain de cause devant les tribunaux.

Vous pouvez commencer par soustraire l’incroyable augmentation des pensions de juin. Cette décision, qui devrait permettre d’économiser 20 milliards de roupies pour le seul budget de cette année et des dizaines de milliards pour le prochain budget, attend une évaluation par la Cour constitutionnelle. Le Cabinet Fial s’est aventuré dans des eaux constitutionnellement sensibles tant par le contenu des amendements accordés (rétroactivité) que par la manière dont ils ont été poussés (urgence législative). Les opinions des avocats constitutionnels variaient, les arguments des deux parties étaient assez solides et la décision de Brno était difficile à prévoir.

Donc –⁠ sauver Stanjur peut être assez bien ignoré, mais il peut aussi planter. Cela pourrait signifier un retour à des évaluations plus généreuses, des coupes importantes dans le budget de cette année et des évolutions des coûts futurs des retraites très différentes de ce que le gouvernement calcule actuellement.

L’avantage de ce litige est que l’on peut s’attendre à la décision d’un juge constitutionnel à l’avenir. Sinon cette année, du moins en cette période électorale. En 2022, la durée moyenne du procès des juges constitutionnels pour rendre une décision est de huit mois, la moyenne prenant un an de plus.

On ne peut s’attendre à un horizon temporel similaire pour de nouvelles améliorations des finances du pays, Stanjura risquant des dizaines de milliards de dollars pour de futures décisions de justice favorables. Un exemple en est la réduction des subventions au diesel d’une valeur de 14 milliards chaque année.

Cette action s’accompagne d’une extraordinaire confusion d’interprétations, cependant, si la vision de Zbyňek Stanjura doit se réaliser et que la subvention tombe sans compensation, ce sera une véritable intervention dans l’environnement d’investissement tchèque. Après tout, ici, les lois et les contrats garantissent certaines conditions aux investisseurs dans les panneaux solaires, et leur séparation fondamentale « au milieu du jeu » serait une décision très risquée.

Cela conduira bien sûr à l’émergence de nombreux procès ou arbitrages. Contrairement à la plupart des procédures devant la Cour constitutionnelle, cela peut durer des années, au cours desquelles les taux d’intérêt (le plus élevé d’aujourd’hui), l’inflation (le plus haut d’aujourd’hui), etc., entrent en jeu. Si les ministres de Stanjur ou de Síkel avaient entre les mains une analyse juridique solide, qui consacrerait une telle démarche malgré tous les risques, il serait encore possible d’en comprendre les enjeux. Malheureusement, il semble que les ministres qui ont été nommés n’étaient pas d’accord sur la manière de mettre fin aux subventions de l’État, et encore moins sur un avis juridique solide.

Rien n’a été fait, et dans ce cas, il y a encore de l’espoir que le gouvernement trouvera un moyen moins controversé de mettre fin aux subventions. Mais si l’État tchèque devait tomber dans un arbitrage solaire prolongé et perdre, les économies de 14 milliards par an pourraient être un multiplicateur de coûts, auquel cas les souvenirs des pertes d’arbitrage passées pour des unités de milliards sembleraient inquiétants.

Une autre mesure censée doper les finances publiques et qui menace au contraire de se terminer dans l’embarras est la taxe sur les bénéfices excédentaires, également connue sous le nom de taxe exceptionnelle. Non seulement Zbyněk Stanjura percevrait beaucoup moins d’impôts qu’il ne le pensait, mais les impôts eux-mêmes et leurs méthodes d’application étaient si atypiques qu’il y avait un risque de nouvelles poursuites. Au moins les actionnaires minoritaires de ČEZ sont furieux et lorsqu’il leur sera confirmé qu’ils sont en fait les seuls en République tchèque à avoir payé la taxe exceptionnelle, ils tenteront de porter plainte. Et ici aussi, cela peut être un combat à long terme, où le combat sera de gros milliards avec un grand intérêt.

Bien sûr, la République tchèque a pu gagner tous les différends et tout s’est bien passé. Mais il ne s’agit pas ici de procès « quérulants », qui ne représentent que des difficultés temporelles ou administratives avec un résultat clair à l’avance. Le gouvernement prend vraiment des mesures extraordinaires pour approcher les limites de la constitutionnalité et de la légalité, la question des litiges va devenir complexe. Malgré ces risques élevés, il semble que l’actuel ministre des Finances soit prêt à parier sur la cordialité des juges et des arbitres, non seulement des dizaines de milliards de milliards des contribuables tchèques, mais aussi de son propre héritage politique.

Bref, la plupart des efforts de consolidation de Stanjur risquent d’échouer avant le prochain ou le prochain ministre des Finances. Ce qui est vendu aujourd’hui comme des dizaines de milliards d’économies de passif pour le rétablissement des finances publiques, pourrait dans quelques années devenir un casse-tête vicieux, plusieurs fois plus coûteux. Dans les années à venir, l’État tchèque devra équilibrer ses avocats en or. Il en aura besoin.

Albert Gardinier

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