Le président russe Vladimir Poutine et le président français Emmanuel Macron ont convenu de travailler sur une solution diplomatique et d’éviter un conflit en Ukraine, selon un communiqué publié par le gouvernement français. Les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone ce matin.
Selon le communiqué, les dirigeants ont convenu d’un « travail intensif » pour permettre la tenue d’une réunion trilatérale dans les prochaines heures « dans le but d’obtenir des engagements de toutes les parties pour un cessez-le-feu sur la ligne de contact ».
Les deux dirigeants ont compris qu’il était « nécessaire de donner la priorité à une solution diplomatique à la crise actuelle et de tout mettre en œuvre pour y parvenir », indique le communiqué.
Selon le gouvernement français, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, rencontrera à Paris le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les négociations doivent « permettre d’avancer » pour aboutir à « des réunions au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe », indique le communiqué.
« Pour mener à bien ces travaux dans des conditions sérieuses, les deux chefs d’Etat se sont fermement engagés à prendre toutes les mesures utiles pour prévenir l’escalade (des tensions entre la Russie et l’Ukraine), réduire les risques et maintenir la paix », a-t-il conclu.
Poutine a accusé aujourd’hui la « provocation » du gouvernement ukrainien d’être responsable de l’escalade des affrontements avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine et a déclaré qu’il souhaitait « intensifier » les efforts diplomatiques pour résoudre le conflit.
Selon le Kremlin, Poutine a également exhorté, lors d’un appel téléphonique avec Macron, à ce que l’OTAN et les États-Unis « prennent au sérieux les exigences de sécurité de la Russie ».
« De sérieuses inquiétudes sont exprimées quant à la détérioration de la situation le long des lignes de contact dans le Donbass », a déclaré le Kremlin dans un communiqué, ajoutant que Poutine « a démontré que les provocations des forces de sécurité ukrainiennes étaient à l’origine de l’escalade ».
Le président russe a également déclaré que les livraisons d’armes modernes et de munitions occidentales aux forces ukrainiennes « poussent Kiev vers une solution militaire » dans son conflit avec les séparatistes pro-russes, qui a débuté en 2014.
L’Ukraine s’engage à ne pas réagir à la « provocation »
Macron s’est également entretenu hier et aujourd’hui avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’appel d’aujourd’hui fait suite à un appel téléphonique à Poutine.
Dans le contact, Zelensky a promis de ne pas réagir aux « provocations » russes et de respecter le cessez-le-feu. Macron a salué le sang-froid et la détermination de Zelensky pour éviter un conflit potentiel.
Dans un communiqué, le gouvernement français a déclaré que les contacts « ont contribué aux efforts de Macron », en étroite coordination avec ses partenaires et alliés européens, pour « maintenir une sortie de crise par le dialogue et la diplomatie ».
« L’Europe et ses alliés de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) continuent de suivre de près l’évolution de la situation et de coordonner les moyens de pression et de dissuasion nécessaires », conclut le communiqué du gouvernement français.
La Russie et la Biélorussie poursuivent leurs exercices militaires
Les pourparlers entre les présidents se déroulent parallèlement à l’annonce faite par le gouvernement biélorusse de la poursuite des exercices militaires conjoints avec la Russie, bien que les prévisions se terminent aujourd’hui.
« À la lumière de l’activité militaire accrue près des frontières extérieures du pays et de la détérioration de la situation dans le Donbass, les présidents de la Biélorussie et de la Fédération de Russie ont décidé de continuer à tester la réponse des troupes de l’État », a déclaré Khrenin dans un communiqué, également publié par un dossier sur la chaîne Telegram.
L’annonce de la Biélorussie intervient au milieu des tensions croissantes en Europe de l’Est et des craintes en Occident que la Russie envahisse l’Ukraine. La Russie rassemblera un contingent de 150 000 personnes aux frontières du pays.
Moscou nie tout projet en ce sens, mais demande des « garanties » pour sa sécurité, notamment la promesse que Kiev ne rejoindra jamais l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), et a multiplié les exercices militaires dans la région.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré hier dans une interview que « tous les signes suggèrent que la Russie prévoit une attaque totale contre l’Ukraine ».
Moscou affirme qu’il retirera ses troupes de sa frontière avec l’Ukraine, mais les pays de l’OTAN voient cette déclaration avec scepticisme. Stoltenberg et le président américain Joe Biden pensent que le pays dirigé par Vladimir Poutine provoque des tensions dans la région séparatiste pour créer une opportunité d’envahir l’Ukraine.
Explosions et morts en Ukraine
Des habitants de la ville centrale de Donetsk, tenue par les séparatistes, dans l’est de l’Ukraine, ont déclaré avoir entendu plusieurs explosions samedi soir et dimanche matin (heure locale) dans le pays, selon l’agence de presse Reuters.
Il n’y a toujours aucune information sur l’origine de l’explosion – les autorités séparatistes locales et le gouvernement ukrainien n’ont pas encore commenté l’explosion présumée.
Deux soldats ukrainiens ont également été tués samedi en première ligne des combats avec les séparatistes pro-Moscou dans l’est de l’Ukraine. Quatre autres soldats ont été blessés et hospitalisés, a indiqué l’armée ukrainienne dans un communiqué, dans lequel elle accuse les rebelles d’avoir dirigé les bombardements et d’avoir commis 70 violations du supposé cessez-le-feu.
L’ambassade du Brésil en Ukraine appelle à l’attention
Au milieu de la crise en Ukraine, l’ambassade du Brésil dans ce pays a également exhorté les Brésiliens à « redoubler d’attention » et à éviter de visiter les provinces de Donetsk et Louhansk, qui bordent la Russie.
« Il est conseillé aux résidents déjà dans la région d’envisager de les quitter sans délai », indique le communiqué.
Selon l’ambassade, la recommandation a été faite « dans le contexte de violations croissantes du cessez-le-feu enregistrées dans les lignes de contact dans l’est de l’Ukraine ».
*Avec Lucas Valence, D.UOL, en Brasilia, AFP et Reuters
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