Trois jours après que la police des mœurs iranienne a arrêté Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, la jeune femme est décédée. La police des mœurs inspecte les rues pour voir si les femmes portent le foulard, suivant ainsi les règles imposées au peuple par le régime de la République islamique. Depuis le jour de ses funérailles, des manifestations antigouvernementales à grande échelle ont envahi les rues d’Iran.
Cinq douzaines de femmes françaises célèbres ont décidé de soutenir les femmes iraniennes opprimées. Ils l’ont fait ce mercredi en tournant une vidéo dans laquelle ils coupent une ou plusieurs mèches de cheveux. Couper les cheveux est un symbole de la résistance iranienne.
Pour le son d’une chanson Bella Ciao par exemple, Juliette Binoche, Marion Cotillard, Isabelle Adjani, Charlotte Gainsbourg ou sa mère Jane Birkin se sont coupé les cheveux.
La vidéo était accompagnée du message suivant : « Le peuple iranien, dirigé par des femmes, manifeste avec sa vie en danger. Ces personnes ne demandent qu’à accéder aux libertés humaines les plus élémentaires. Ces femmes et ces hommes demandent notre soutien. .. Les arrestations ne font qu’ajouter au nombre de prisonniers illégalement détenus qui ont été torturés trop de fois. C’est pourquoi nous avons décidé de répondre à la convocation qui nous a été envoyée », a écrit le protagoniste de la vidéo.
Et pourquoi ont-ils choisi cette forme de protestation ? Les cheveux sont l’un des attributs de la beauté des femmes que les ayatollahs veulent cacher. « Nous voulons leur montrer que nous ne nous soucions pas de leurs règles, de leur définition de la beauté ou de ce à quoi ils pensent que nous ressemblons », a déclaré la station. CNN Faízah Afšanová, ingénieur chimiste vivant en Italie. Il s’est aussi filmé en train de se couper les cheveux : « Le but était de montrer qu’on était agacés », dit-il.
Selon lui, couper les cheveux comme forme de protestation a des racines historiques – dans la culture iranienne, couper les cheveux est un symbole de deuil, mais parfois c’est aussi une protestation. Dans ce contexte, le poète iranien Firdausí a parlé de lui il y a mille ans dans ses poèmes.
« Les femmes se coupant les cheveux sont une ancienne tradition persane (…) (faite) quand la haine était plus forte que le pouvoir oppressif », a tweeté Shara Ataši, écrivaine et traductrice iranienne basée au Pays de Galles.
L’initiative initiale de tourner la vidéo est venue de trois avocats français spécialisés dans les questions de droits de l’homme. Le même jour, la protestation iranienne a également trouvé un soutien au Parlement européen, où l’eurodéputé suédois d’origine irakienne, Abir Al-Sahlaníová, s’est également coupé une partie des cheveux.
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