Vous devez être décapité, a déclaré le scientifique à son bourreau

Peu de personnes ont incarné le lien entre les Lumières et la révolution comme l’astronome, universitaire et homme politique français Jean-Sylvain Bailly, auteur d’importants ouvrages scientifiques sur l’orbite de la comète de Halley et les lunes de Jupiter. 230 ans se sont écoulés depuis son exécution.

En 1789, le roi Louis Jean-Sylvain Bailly (1736-1793) dirigeait le troisième groupe (défavorisé) qui, malgré le doublement du nombre de ses représentants, était traité avec dédain par le clergé et la noblesse.

Lorsque les représentants du troisième groupe ont réalisé qu’ils n’auraient pas l’influence politique attendue, ils se sont déclarés une Assemblée nationale représentant au moins 96 pour cent de la population française. Ce faisant, ils abolirent essentiellement les États généraux et ouvrirent la voie à la Révolution française. Bailly devint président de l’Assemblée nationale, qui s’engagea à ne pas se dissoudre tant que l’Assemblée nationale n’aurait pas obtenu une constitution pour la France. Lorsque Louis XVI réclame sa dissolution le 23 juin, Bailly refuse en le disant. les nations assemblées n’avaient besoin de recevoir d’ordres de personne.

Bailly devint plus tard l’un des principaux révolutionnaires et après la prise de la Bastille, il fut élu nouveau maire de Paris. Cependant, ses efforts pour améliorer les conditions de vie dans la métropole, par exemple en réformant le système de santé, n’ont pas suffi à consolider sa position politique. Au contraire : plus la révolution se déplaçait vers la gauche, plus les scientifiques célèbres qui mettaient l’accent sur l’obéissance à la loi se sentaient seuls. Le journaliste radical Jean Paul Marat en parlait à l’époque dans un magazine Ami du Peuple présenté comme un larbin de l’aristocratie.

La position de Bailly comme maire devient intenable lorsqu’en juillet 1791 il envoie la Garde nationale contre plusieurs milliers de manifestants d’artisans et d’ouvriers au Champ-de-Mars qui réclamaient des signatures sur une pétition contre le rétablissement des droits du roi. Cinq douzaines de manifestants ont été blessés ou tués lorsqu’ils ont tiré sur la foule. Les Jacobins accusent alors Bailly d’être royaliste, il démissionne donc de son poste puis quitte Paris.

Tu préfères finir sous la guillotine que moi

Après que le Comité de protection sociale ait lancé une campagne de terreur contre les ennemis de la Révolution en juin 1793, Bailly devint également une cible. L’exécution des Girondins lui manquait encore, mais début novembre Jacques-René Hébert dans son magazine de gauche radicale Le Père Duchesne exigez la pointe du fer encore chaude, et exécutez immédiatement le traître Bailly.

Et parce que Bailly s’est encore fait du mal en semblant se défendre au procès de l’ancienne reine Marie-Antoinette, il a été arrêté comme ami du roi et oppresseur de la liberté du peuple et condamné à mort par un tribunal révolutionnaire le 11 novembre 1793. devait être exécuté le lendemain sur place, sur ordre de Bailly, il y eut un bain de sang en juillet 1791. Cependant, parce que les badauds empêchèrent l’exécution des « traîtres » à l’endroit où les héros de la révolution versèrent leur sang, le La guillotine a dû être transportée dans la Seine.

Dans des circonstances humiliantes, la peine a ensuite été exécutée 12 novembre 1793. Bailly gelé se dirige vers la potence sous la pluie, couvert de terre et humilié par les bourreaux. Selon des témoignages contemporains, des adeptes jacobins l’accompagnèrent jusqu’à la guillotine en dansant et en chantant des chants de libération. Bailly, cinquante-sept ans, le supporte avec calme, mais ses dernières paroles s’adressent à eux : « Vous préféreriez finir sous la guillotine plutôt que moi.

Albert Gardinier

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