La distance surprenante de Giuseppe Conte, qui à la télévision a évité de prendre parti entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen à la lumière du vote historique de dimanche en France. Et la rencontre de Matteo Salvini avec le Premier ministre hongrois réélu Viktor Orban à Rome pour la visite du Pape.Peut-être que parler de signes de rapprochement entre les jaunes-verts est peut-être trop, mais sûrement beaucoup de M5 venant presque à l’unisson de la Ligue sont plus loin signes d’intolérance pour adopter une ligne pro.-Europe et Atlantique du gouvernement dirigé par Mario Draghi dont ils font partie.
Relations entre Orban et Poutine
On ne peut ignorer que Le Pen et Orban sont les principaux et presque seuls alliés de Vladimir Poutine au sein de l’Union européenne. Le leader national du Rassemblement, en plus d’apparaître dans une confrontation télévisée avec le président sortant mercredi soir, a admis qu’il était financé par une banque russe très proche du Kremlin et qu’il recevait également de l’argent d’un établissement de crédit hongrois. En fait, Orban n’a jamais caché sa relation particulière avec le président russe, qui, sans surprise, l’a immédiatement félicité pour sa réélection, exprimant son opposition aux sanctions et envoyant des armes à l’Ukraine pour se défendre de l’agression russe. Sans compter que la Hongrie, comme l’a souligné hier le pape François, est l’un des pays à la pointe de l’accueil des réfugiés ukrainiens avec la Pologne. Et de fait, à ceux qui lui demandaient s’il ne trouvait pas un face-à-face avec Orban inapproprié, Salvini a répondu par « sans blague… si c’est inapproprié, je ne suis même pas le Saint-Père ».
Possible mouvement commun jaune-vert
Au vu de ces prémisses, les rumeurs venant de la Chambre sur une éventuelle motion de plusieurs représentants du pentastellat et de la Ligue du Nord prêts à se prononcer en faveur de la vente du Donbass à la Russie en échange d’un cessez-le-feu immédiat n’ont rien d’étonnant. Tout en prenant de l’ampleur, également grâce à un voyage à Rome du garant Beppe Grillo, 5 Star demande d’arrêter les expéditions d’armes vers l’Ukraine juste à l’époque où le gouvernement élaborait de nouvelles dispositions qui devraient couvrir même les véhicules lourds exclus jusqu’à présent.
Majorité en danger ?
Dès lors, de la part du M5 et de la Ligue, c’est plus qu’un signal qui trouble l’unité de la majorité par rapport aux thèmes qui définissent ces heures. Une position internationale – plus qu’un superbonus ou cadastral – est une condition préalable au maintien du gouvernement. L’adoption du scrutin français dimanche déterminera également l’avenir de l’Europe, comme l’a souligné un Enrico Letta profondément inquiet, qui a réaffirmé ces derniers jours son Poste de Washington « Si Le Pen gagne, Poutine gagne. Si Poutine gagne, l’Europe meurt ». Et même hier, même s’il n’a pas voulu commenter officiellement l’apparition télévisée de « l’allié » de Conte, il a répété à ses followers : « Ne doutez jamais de la partie de l’histoire qui est vraie ».
L’essence de l’élection française
Parmi eux, et pas seulement, on croit que la possible défaite de Macron provoquera un effet domino également sur tout le continent, et notamment en Italie. Où la Lega et les M5 sont de plus en plus tentés de rompre avec la grande majorité pour prendre l’avantage sur l’opposition dans une posture « populiste ». L’opposition dont Giorgia Meloni a battu Salvini et sa Liga dans le consensus italien mais qui paradoxalement sur le plan international semble bien plus adaptée à la position de Draghi. Ce n’est pas un hasard si hier non seulement aucun membre du gouvernement n’a rencontré Orban, mais Meloni elle-même a gardé une distance de sécurité. Encore et encore et encore, bref, la guerre en Ukraine sera certainement un test décisif pour maintenir ou détruire l’alliance.
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