Un bien immobilier situé dans la commune de Mougins dans le département des Alpes-Maritimes a été acquis le 25 septembre 2009 par la société monégasque SCP Bigaud. Le prix de vente était de 14 millions d’euros (environ 365 millions de couronnes). Comme l’a révélé une enquête internationale menée par des journalistes d’investigation, l’entreprise n’existait à l’époque que depuis un mois.
Quelques jours seulement avant la transaction, 15 millions d’euros sont arrivés sur son compte depuis les îles Vierges britanniques, envoyés par Blakey Finance Ltd. Il a emprunté l’argent qu’il a envoyé à Monaco pour changer à Washington auprès de Boyne Holdings LLC, propriétaire de la société monégasque. Le cercle s’est refermé. Derrière les trois sociétés se cache une personne : Andrej Babiš, écrit le journaliste Abdelhak El Idrissi, membre de la cellule d’enquête de la chaîne. Radio françaisepartenaire du projet Pandora Papers.
Les enquêteurs ont expliqué ce que Babiš avait acheté pour 14 millions d’euros. Les maisons, nommées Château Bigaud et Casa Bigaud, sont réparties sur trois hectares de terrain. Le Château Bigaud dispose de quatre chambres avec deux dressings et deux salles de bains. Au sous-sol se trouvent une salle de billard, une salle de cinéma, une salle de sport avec douche, un sauna et une cave à vin. Comme les propriétés de luxe similaires dans cette zone, il y a aussi une piscine.
Au moment de l’achat, la construction du Château Bigaud était terminée, la Casa avant son achèvement. Le terme français château signifie bien château, mais dans ce cas il ne s’agit pas d’un bâtiment historique, le terme est également utilisé pour des bâtiments neufs, plus luxueux.
Essayer de cacher l’origine de l’argent
Alors pourquoi le Premier ministre tchèque a-t-il ensuite créé trois sociétés différentes relevant de juridictions différentes uniquement pour acheter des biens immobiliers en France ? Selon les journalistes d’investigation, il s’agirait peut-être d’une tentative de dissimuler l’origine de l’argent et de donner l’impression qu’il s’agissait d’une opération financière légitime. L’équipe d’enquête a tenté d’obtenir une explication de Babiš lui-même, mais il n’a pas répondu à leurs questions.
L’avocat français Frédéric Barth a joué un rôle important dans l’ensemble de la transaction. Son cabinet communique avec le cabinet d’avocats panaméen ALCOGAL (Alemán, Cordero, Galindo & Lee), spécialisé dans la création de sociétés dans les paradis fiscaux.
Barth a géré les connexions de courrier électronique interentreprises, les commandes de documents et le prêt interentreprises de 15 millions susmentionné. Les documents rédigés en français doivent ensuite être signés par le gestionnaire et envoyés par courrier.
Comme le souligne France Inter, Barth a plusieurs autres clients qui possèdent des comptes aux îles Vierges britanniques. Après tout, l’avocat lui-même a bénéficié d’un paradis fiscal, au moins jusqu’en 2011 par l’intermédiaire de la société Oaxwood Limited.
Depuis 2019, Barth possède une agence immobilière spécialisée dans les propriétés de luxe sur la célèbre promenade de la Croisette à Cannes, sur la Côte d’Azur. Il n’a donné aucun détail aux journalistes, invoquant le secret professionnel, et il n’est même pas clair s’il continue de gérer les biens du Premier ministre tchèque.
En 2016, le cabinet d’avocats panaméen ALCOGAL a inclus Andrej Babiš dans un groupe appelé PEP (personnalités politiquement exposées). Les avocats s’inquiètent de l’enquête menée par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), qui enquête sur l’utilisation abusive de fonds européens par le Premier ministre tchèque.
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