Ouest vers la Russie et l’Ukraine

« Afin d’éviter une nouvelle guerre en Ukraine, les puissances occidentales vont-elles exciter Munich et laisser Kiev sous l’emprise de la Russie ? Les demandes du Kremlin adressées aux États-Unis et à l’OTAN seront-elles acceptées, notamment l’annulation de l’invitation à l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie et le gel des activités militaires en Europe centrale et dans les États baltes » – s’interroge le quotidien.

« Le Figaro » a souligné la faiblesse des Etats-Unis et de l’Union européenne dans les négociations avec la Russie, pointant du doigt le retrait des troupes américaines de Pologne et des pays baltes que les diplomates américains envisagent en échange du retrait des troupes russes d’Ukraine, comme le rapporte par la station américaine NBC. Les informations de cette télévision ont été démenties par les autorités américaines.

« En signant les accords de Munich en 1938, sacrifiant ainsi la Tchécoslovaquie à Hitler, le Premier ministre français Edouard Daladier et la Grande-Bretagne, Neville Chamberlain, pensaient avoir sauvé la paix. (Winston) Churchill fut l’un des rares à condamner cet acte : ils ont le choix entre la guerre ou la disgrâce, ils choisissent la disgrâce, et ils iront aussi à la guerre« – » Le Figaro  » rappelle. Le journal compare la situation actuelle en Ukraine avec la situation en Europe de l’Est avant la Seconde Guerre mondiale.

« (Le président russe) Vladimir Poutine, qui a apprivoisé les anciennes républiques soviétiques, a percé au Moyen-Orient et a investi en Afrique, montrant sa force et sa détermination. Lorsqu’il a poussé ses troupes contre l’Occident, cela a semblé rentable : (Chancelière allemande) Angela Merkel est décédée, (le président français) Emmanuel Macron participe à la campagne électorale, (le président américain) Joe Biden a déjà l’air fatigué  » – analyse quotidienne.

« L’Amérique n’est pas plus prête à se battre et à mourir pour l’Ukraine que les Européens. La plupart des interventions étrangères dirigées par l’Occident depuis les années 1990 ont échoué et des leçons ont été tirées. Les États-Unis ne sont plus disposés à ouvrir un nouveau front. Et surtout pas en Ukraine, où l’Amérique n’a pas d’intérêts vitaux. Jamais, a jugé « Le Figaro ».

« Au début des années 1930, sous (Joseph) Staline, la Grande Famine en Ukraine n’a pas empêché (le président américain Franklin Delano) Roosevelt de reconnaître le régime bolchevique. Les États-Unis n’ont jamais voulu interférer avec Moscou en Europe de l’Est. Ils n’ont pas empêché la Russie. de réprimer le soulèvement de Budapest en 1956 ou le Printemps de Prague en 1968. (Le président américain John F.) Kennedy n’a pas essayé d’arrêter la construction du mur de Berlin en 1961. En août 2008, les États-Unis n’ont pas aidé la Géorgie après un attaque par les troupes russes « – Rapport quotidien.

« Tous les présidents américains veulent éviter la guerre avec la Russie et refusent d’intervenir à l’est. Cette tradition diplomatique est encore plus justifiée aujourd’hui, alors que le grand défi pour les Etats-Unis n’est plus la Russie, mais la Chine », estime Le Figaro.

« La France et l’Allemagne seront réticentes à admettre l’Ukraine et la Géorgie dans l’OTAN. Berlin maintient également le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l’Allemagne, et Paris n’a pas abandonné sa politique de rapprochement avec Moscou (…). L’Europe a été mise à l’écart. par Poutine, qui a contraint le président des États-Unis à formater les pourparlers bilatéraux de Genève « – résume le quotidien.

Le journal a également cité les efforts récents de l’Union européenne pour répondre à la menace de guerre en Ukraine. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est rendu à Kiev pour confirmer le soutien de l’UE à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné les tentatives de la Russie de « couper » l’UE par le biais de négociations directes avec les États-Unis sur l’Ukraine. Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a prévenu qu' »il n’y aurait pas de discussions sécuritaires en Europe sans l’Europe », rappelle « Le Figaro ».

Katarzyna Stańko / PAP / Adriana C.

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