L’Asie centrale réagit à l’évolution de l’environnement géopolitique et élargit ses options de politique étrangère. De l’extérieur, les relations avec la Russie semblent inchangées, mais l’influence de Moscou dans la région est en déclin. Après la récente visite du président français en Asie centrale, les médias ont attiré l’attention sur un nouveau « grand jeu » concernant l’Asie centrale.
Emmanuel Macron, le président français, a félicité début novembre le Kazakhstan pour « avoir refusé d’être vassal d’une quelconque puissance ». Il a apparemment fait allusion à la neutralité d’Astana dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie, malgré les pressions apparentes de Moscou. Comme l’a rapporté le site Internet OilPlrice, lors de la visite de Macron en Asie centrale, des entreprises kazakhes et françaises ont signé des contrats d’une valeur de 1,4 milliard de dollars américains. Sa portée est large et inclut les domaines des transports, de l’ingénierie, de la santé et de l’agriculture. Ce contrat fait suite à un précédent avec le français Total Energies, qui construira un parc éolien dans le sud du Kazakhstan d’une valeur de près de deux milliards de dollars.
Paris se concentre également sur l’approfondissement et l’expansion de la coopération économique en Ouzbékistan. Après le départ de Macron, le ministre ouzbek des Mines et de la Géologie, Boris Islamov, a déclaré qu’il s’attendait à des investissements entrants de plus de 500 millions de dollars. Il sera acheminé vers le pays par la société nucléaire publique française Orano, suite à la conclusion d’un accord pour développer deux nouveaux gisements d’uranium. L’approvisionnement de la France en métal radioactif par l’Ouzbékistan permettra à Paris de compenser d’éventuelles pertes au Niger, où une junte anti-française est arrivée au pouvoir cet été.
Macron au Kazakhstan
L’action politique témoigne de la confiance croissante de l’Asie centrale en elle-même. Il y a quelques semaines, le président kazakh Kasym-Zhomart Tokaïev a contrarié le président russe Vladimir Poutine lorsqu’il s’est adressé à la délégation russe dans sa langue maternelle lors d’une réunion commune à Astana. Même s’il a parlé kazakh pendant moins de trente secondes, ce geste n’est pas passé inaperçu. Le message est clair : Moscou est un allié stratégique et un voisin avec un passé commun, mais le Kazakhstan est un État souverain.
« Cela demande du courage », a déclaré Azamat Junisbai, professeur d’origine kazakhe au Pitzer College américain. «Le fait que le président Tokaïev se soit permis de transmettre ne serait-ce qu’une petite partie de son message en kazakh est un fait important. Ceux qui connaissent le contexte l’apprécieront.
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