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« Dans les deux prochaines semaines, nous reconnaîtrons l’État de Palestine », a déclaré la députée Mathilde Panot après l’annonce des résultats des élections législatives françaises.
L’homme politique élu dès le premier tour dans le Val-de-Marne pour le mouvement de gauche français Never Give Up (LFI) était jusqu’à présent président du groupe de travail du parti. Sa déclaration s’inscrit dans le cadre du programme du parti qui promettait de reconnaître la Palestine immédiatement après les attentats terroristes du 7 octobre.
Malgré la victoire de la coalition de gauche, dans laquelle LFI a joué un rôle important, la déclaration du député était quelque peu prématurée. Aucun des grands blocs – gauche, centre et nationalistes – ne dispose de majorité à l’Assemblée nationale et il n’y a actuellement aucune certitude quant à savoir qui dirigera la France. Il existe plusieurs scénarios possibles, dont certains ne dépendent pas du rôle récalcitrant de la France au sein du gouvernement.
La guerre à Gaza est devenue un enjeu électoral important en France dans la campagne électorale européenne. La France, rebelle et pragmatique, a construit sa campagne avant les élections du Parlement européen de juin, dans le but d’attirer aux urnes la jeune génération d’immigrés vivant dans les banlieues.
Militants franco-palestiniens visibles
L’une des figures sur lesquelles LFI mise est la jeune avocate et militante franco-palestinienne Rima Hassanová, septième parmi les candidats. Après des manifestations massives organisées en soutien à la Palestine, Hassanová et Panotová ont été convoquées à la police, qui a interrogé les deux femmes soupçonnées de soutenir le terrorisme.
Nouveau programme du Front populaire
Les promesses que le Nouveau Front populaire veut tenir incluent des augmentations de salaires, l’abaissement de l’âge de la retraite, le soutien à l’Ukraine ou la reconnaissance de l’État palestinien.
Un homme politique communiste anonyme a même déclaré au serveur FranceInfo que Rima Hassanová était de facto la candidate numéro un de LFI, même si elle était officiellement l’ancienne députée européenne Manon Aubryová. « C’est assez embarrassant pour lui », a-t-il commenté.
Dans l’émission de LFI à la veille des élections européennes, elle a parlé de la « politique criminelle de Netanyahu à l’égard des Palestiniens », sans toutefois mentionner une solution à deux États au conflit. Hassan a parlé d’un pays pour deux personnes, mais d’autres politiciens français récalcitrants ont fait référence à sa position précédente : « Il est clair que nous soutenons une solution à deux États », a déclaré Kévin Vercin, un autre candidat au Parlement européen.
Au cours des derniers mois, des politiciens français récalcitrants sont venus soutenir les étudiants manifestant pour un cessez-le-feu, mais tout le monde n’apprécie pas le fait que la campagne soit presque à 100 % centrée sur Gaza. Certains membres du parti, comme François Ruffin ou encore Manon Aubryová, préfèrent se concentrer sur la lutte contre les inégalités économiques, le pouvoir d’achat et d’autres sujets.
Après tout, la guerre à Gaza n’est même pas un sujet déterminant pour les élections : selon une enquête menée par Harris Interactive, seuls 7 % des Français ont déclaré que la guerre les inciterait à participer aux élections européennes. Parmi les préoccupations du peuple indonésien, ce sujet occupe la 19ème place, loin derrière le pouvoir d’achat ou les opportunités d’emploi.
Après tout, le mauvais choix du chef du parti Jean-Luc Mélenchon a également été confirmé par les résultats : les Français récalcitrants ont terminé quatrièmes avec neuf sièges de députés européens, mais contrairement aux sièges parlementaires, les Français se sont présentés de manière indépendante aux élections européennes.
Il n’était pas antisémite, mais il avait des « tongs », dit l’historien.
Au cours de la campagne, le parti (et Mélenchon personnellement) a été accusé d’antisémitisme de la part de ses rivaux, dont le président Emmanuel Macron.
Cependant, l’historien juif et auteur de La Gauche et les Juifs, Robert Hirsch ne considérant pas a raison : « LFI n’est pas un parti avec un programme antisémite dont les membres répandraient la haine contre les juifs », a-t-il assuré. Mais il a également cité plusieurs « erreurs », comme le refus du parti de qualifier l’attaque du Hamas du 7 octobre d’attaque terroriste. Même si le parti a réaffirmé que cela ne diminuait en rien la gravité de l’attaque, il a préféré la qualifier de crime de guerre.
En octobre dernier, Mélenchon avait déclaré à la présidente du parlement, Yaël Braun-Pivet, qu’il « campait à Tel Aviv ». L’homme politique s’est ensuite rendu en Israël pour exprimer sa solidarité. Compte tenu de ses origines juives, le terme « camp » qui rappelle un camp de concentration est quelque peu malheureux.
Une autre querelle a éclaté un mois plus tard après que LFI ait refusé de participer à une manifestation contre l’antisémitisme. La raison en est que des représentants de l’Association nationale d’extrême droite, un parti qui comprend des partisans du régime collaborationniste de guerre de Pétain et l’un des anciens membres des SS, seront également présents. « Les amis qui ont apporté un soutien inconditionnel au massacre se rassemblent », avait alors commenté Mélenchon lors de la marche.
« Chaque fois qu’il y aura une lutte contre le racisme, je serai là », a déclaré Mélenchon, réfléchissant aux accusations d’antisémitisme qui semblent avoir provoqué une baisse significative de sa popularité.
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