La rupture diplomatique entre Rome et Paris, qui a entraîné le rappel de l’ambassadeur de France, est sans précédent depuis que Benito Mussolini a déclaré la guerre à la France en 1940, a rapporté vendredi Reuters. Le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux a déclaré vendredi que la mesure était temporaire, mais devrait envoyer un signal clair à Rome de ne pas se mêler des affaires françaises. Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio, dont la rencontre avec le gilet jaune français désamorce la querelle, a réaffirmé et défendu sa position sur Facebook. Il avait auparavant envoyé une lettre plus conciliante au Monde.
Un porte-parole du gouvernement français a déclaré à la radio Europe 1 que des mois avaient précédé le retrait de l’ambassadeur. Rencontrant Di Maio en gilet jaune, qui proteste contre la politique du président français depuis la mi-novembre, Griveaux a considéré une violation des « bases de la diplomatie » car le voyage du vice-Premier ministre italien en France n’a pas été rendu public. chef du gouvernement populiste italien, il a parlé de la « lèpre nationaliste » qui déchirait l’unité européenne.
Di Maio a réagi à la situation via une vidéo Facebook et a également envoyé une lettre au journal Le Monde. Dans la vidéo, il dit qu’une Europe sans frontières doit aussi permettre la circulation du pouvoir politique. Il a de nouveau critiqué la politique française dans les pays africains qui, selon lui, a stoppé la croissance économique dans ces pays et déclenché une vague de migration vers l’Europe. Il a également lié le chaos en Libye à Paris.
Dans une lettre envoyée au Monde, il expliquait sur un ton plus diplomatique pourquoi il avait rencontré le gilet jaune. Il a écrit qu’il admirait l’État-providence français et comprenait quand les gens protestaient si quelqu’un voulait leur retirer leurs droits. On dit qu’il a été attiré par le mouvement parce que parmi leurs revendications il trouvait des thèmes qui dépassaient la gauche et la droite et se concentraient sur le citoyen et ses besoins. Il se souvient également des politiques sociales du Mouvement cinq étoiles (M5S) qu’il a poussées dans l’accord de coalition : retraite anticipée et revenu inconditionnel pour les pauvres d’Italie. Il considérait une France mécontente comme un point de référence et souhaitait coopérer davantage avec la France au niveau gouvernemental.
Dans la ville italienne de San Remo, des représentants des gilets jaunes français et italiens se sont rencontrés vendredi pour des entretiens. Le blogueur Maxime Nicolle, que les médias ont qualifié de radical, est passé du côté français. Il participera samedi à une manifestation de gilets jaunes à la frontière franco-italienne, rapporte l’agence de presse AFP. Mardi, Di Maio a rencontré d’autres représentants du mouvement hétéroclite des gilets jaunes – avec Cristoph Chalençon et avec la candidate aux élections européennes de la liste RIC (Assemblée d’initiative citoyenne) Ingrid Levavasseur. Il n’a pas appelé Nicolle, qui a déclaré plus tard qu’il ne répondrait pas aux appels de Di Maio.
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Giuseppe Conte ont été approchés vendredi par des représentants du syndicat des entreprises italiennes Confindustria et de l’association des entreprises françaises Medef avec des appels au dialogue. Selon eux, le différend entre les deux pays pourrait menacer la position globale de l’Europe.
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