« Nous sommes partis de zéro ou presque, à une époque où le street art était souvent synonyme de vandalisme. Mais désormais, la ville est habituée au festival et veut même être une sorte de vitrine de ce genre», explique à l’AFP Alban Morlot, directeur artistique du festival et jusqu’à récemment directeur du Centre d’art de Bayonne.
La Ville de Bayonne est à l’origine de ce rassemblement. Des œuvres impressionnantes d’artistes locaux et internationaux peuvent être vues sur les vingt murs de la ville dans différents quartiers et surtout aux abords de sa partie historique. Il comprend un portrait très réaliste d’un homme avec un béret sur la tête et un bâton de berger à la main. L’œuvre monumentale du collectif d’artistes Sismikazot est visible sur la rive droite de l’Adour.
Des murs gratuits sont également proposés par les particuliers
En 2017, lors de la première édition du festival, une fresque murale représentant une femme de l’artiste catalan DEIH a reçu un prix de la plateforme Internet Wide Walls, qui rassemble les amateurs d’art moderne et contemporain. Cette plateforme place la fresque murale en tête du classement des plus belles œuvres de street art au monde. L’artiste des Açores Pantonio a créé une œuvre de 40 mètres de haut, tandis que l’américain BIP a créé une œuvre super réaliste.
« L’objectif principal est de surprendre et de proposer quelque chose de nouveau. Par exemple, il ne faut pas peindre sur des façades à colombages en centre-ville», explique Alban Morlot, qui s’est chargé pendant deux ans de trouver des murs propres qui pourraient être proposés aux artistes. Morlot travaille depuis des années avec le street art au Spacejunk Center et explique qu’il pense au festival depuis 2010. « De nombreux artistes ont exposé ici et sont repartis sans laisser de trace. Cela ne me plaisait pas, alors j’ai commencé à chercher un mur approprié », a-t-il déclaré.
Les premières façades confiées aux artistes concernaient des bâtiments appartenant à la ville, puis les propriétaires privés se sont joints à eux. En plus des peintures murales sur les murs que l’on retrouve en se promenant dans la ville, notamment sur la rive droite de l’Adour, le festival Vues propose chaque année des installations artistiques dans toutes les rues. Plus de 80 œuvres, dont des fleurs sur les trottoirs ou des images sur des boîtes aux lettres, ont trouvé place dans le quotidien des Bayonnais.
Morlota s’est réjouie que la ville de Bayonne ait participé à un quart du budget du festival, qui s’élevait l’année dernière à environ 170 000 euros (4,4 millions de CZK). Les touristes sont également attirés par le street art. « Aujourd’hui, il ne s’agit plus de savoir si c’est de l’art ou non. Bayonne a aussi un côté économique et touristique », a déclaré le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray. Il existe désormais également dans la ville des circuits touristiques qui suivent l’exemple de ce genre, tant pour les piétons que pour les cyclistes.
Cette année, le festival se tiendra du 16 au 20 octobre.
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