Après des mois de querelles politiques, le Parlement français a adopté mardi soir une loi renforçant la politique d’immigration de la France. Le projet de loi amendé est soutenu par le parti centriste du Renouveau du président Emmanuel Macron et par l’Assemblée nationale (RN) de droite de Marine Le Pen. L’agence l’a informé AFP.
Le gouvernement met en œuvre la loi de manière à permettre aux personnes travaillant dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre de légaliser plus facilement leur titre de séjour et, par ricochet, à faciliter l’expulsion de ceux qui viennent illégalement en France.
Cependant, le projet de loi, qui a maintenant été approuvé par le Parlement, s’est finalement révélé plus strict que prévu initialement. Un élément clé est que les prestations sociales pour les étrangers seront conditionnées à un séjour de cinq ans en France, ou de 30 mois pour ceux qui ont un emploi. Il existe également de nouvelles mesures permettant aux détenus ayant une double nationalité de se voir retirer la nationalité française.
Le Pen fait volte-face
Le Pen a salué le projet de loi amendé. « Nous pouvons nous réjouir des progrès idéologiques, de la victoire idéologique même de l’Assemblée nationale, car cela est désormais inscrit dans la loi comme une priorité nationale », a-t-il déclaré. Dans le même temps, son parti avait précédemment déclaré qu’il voterait contre le projet de loi ou s’abstiendrait lors du vote.
Les médias français ont qualifié cette décision surprise de « baiser mortel » pour le parti de Macron. « La crise politique autour du projet de loi sur l’immigration est un moment de vérité qui rassemble toute la fragilité du mandat d’Emmanuel Macron », a-t-il déclaré. tous les jours Le Monde mercredi matin.
C’est une victoire politique pour le président Emmanuel Macron, mais elle montre des fissures au sein de son parti centriste majoritaire, écrit Reuters. Bien que la proposition ait reçu le soutien de tous les bords politiques, certains membres du parti de Macron, comme le député Sacha Houlie, ont clairement indiqué qu’ils ne pouvaient pas la soutenir, tout comme une grande partie de la gauche. « Avec ce texte, directement inspiré du pamphlet anti-immigration du RN, nous sommes confrontés à un basculement de l’histoire de la république et de ses valeurs fondatrices. » déclaré le chef du Parti communiste français, Fabien Roussel.
Certains membres du gouvernement, dont le ministre de la Santé Aurélien Rousseau et le ministre du Logement Patrice Vergriete, ont même menacé de démissionner, selon l’AFP.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé cette loi, la qualifiant de loi française sur l’immigration la plus stricte depuis des décennies. « Il s’agit de la loi la plus stricte des 40 dernières années concernant les droits et les conditions de vie des étrangers, y compris ceux résidant de longue date en France », indique un communiqué commun d’une cinquantaine d’organisations, dont la Ligue française des droits de l’Homme.
En France, qui compte 67 millions d’habitants, environ 5,1 millions d’étrangers vivent légalement. Selon Reuters, il y a environ un demi-million de réfugiés dans le pays – les autorités estiment que 600 000 à 700 000 personnes vivent illégalement dans le pays.
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