Les autorités françaises ont annulé la fête anniversaire de la bataille navale fatidique de la guerre d’indépendance des États-Unis à Washington, a confirmé l’ambassade de France, à la suite d’un accord de défense pour la région indo-pacifique.
La prise de position de la France intervient après avoir jugé les accords de défense entre Washington, Canberra et Londres « brutaux » et « à la mode » réalisés, regrettant que le nouvel accord entraînerait l’annulation des contrats de fourniture de sous-marins français à l’Australie.
L’anniversaire de la bataille navale fatidique de la guerre d’indépendance américaine, conclue par la victoire de la flotte française sur les Britanniques le 5 septembre 1781, est prévu vendredi soir à la résidence de l’ambassadeur de France à Washington.
Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi soir un partenariat stratégique avec la Grande-Bretagne et l’Australie pour la fourniture de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra, qui a mis la France hors de combat.
Le pacte a suscité un malaise à Paris, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Jean-Yves Le Drian, dénonçant le « coup de poignard dans le dos ».
Cependant, Joe Biden maintiendra des contacts de haut niveau avec la France pour tenter de calmer le jeu, suite à l’annonce d’un partenariat entre les trois pays, qui pourrait remettre en cause les contrats de défense entre Paris et Canberra.
L’information a été fournie par la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki lors d’une conférence de presse, où elle a expliqué que la France avait été prévenue au préalable du pacte publié mercredi soir.
Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé un accord de défense ambitieux visant à affronter la Chine dans l’Indo-Pacifique, qui comprendrait le développement d’un sous-marin nucléaire pour l’Australie.
L’accord, baptisé AUKUS (acronyme de trois pays anglo-saxons), vise à renforcer la coopération trilatérale dans les technologies de défense avancées, telles que l’intelligence artificielle, les systèmes sous-marins et la télésurveillance.
Le pacte pourrait entraîner l’annulation d’un autre accord que l’Australie avait signé avec la France, qui prévoyait la construction de 12 sous-marins, selon le quotidien australien « Sydney Morning Herald ».
Interrogé sur l’annulation de la fête anniversaire d’une bataille navale décisive dans la guerre d’indépendance américaine, Psaki a souligné que le gouvernement américain valorise les relations avec la France dans plusieurs domaines, tels que l’économie, la lutte contre la pandémie et la défense mondiale.
« Bien sûr, je laisserai nos partenaires australiens expliquer pourquoi ils recherchent cette nouvelle technologie aux États-Unis », a déclaré Psaki, notant qu’une partie du problème était due au fait que l’Australie avait promis d’acheter la technologie à la France.
Psaki a souligné que les États-Unis partagent avec la France plusieurs priorités dans la région indo-pacifique et continueront de le faire.
« Nous ne voyons pas cela comme une extension de territoire, nous voyons cela comme un domaine de problèmes de défense et de sécurité que nous voulons aborder ensemble », a-t-il déclaré.
Or, un pacte de défense signé par l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis permettrait à Washington de renforcer sa présence militaire sur le sol australien et d’y établir une base logistique, a démontré vendredi le ministre australien de la Défense Peter Dutton.
Mon souhait est de faire en sorte que nous puissions augmenter le nombre [de militares] en rotation. Nos capacités aériennes seront renforcées, nos capacités maritimes seront renforcées et notre posture militaire sera bien sûr renforcée », a déclaré Peter Dutton.
L’armée américaine a déjà une présence non permanente à Darwin, dans le nord de l’Australie, où environ 2 500 soldats du Corps des Marines sont déployés chaque année pour des exercices tournants.
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