« L’ennemi que nous combattons est très différent du schéma traditionnel. Nous sommes confrontés à un ennemi qui attaque ce que nous sommes plus que ce que nous avons. « Le recours à la force par les hommes et les femmes de nos militaires contre ces violences barbares est licite », a déclaré Pierre de Villiers.

Selon le journal, il est très inhabituel qu’un haut responsable militaire français fasse une telle déclaration publique. Cela représente une situation sans précédent dans le pays.

« 2015 et 2016 ont été un tournant, nous sommes entrés dans une nouvelle ère. C’est la fin de l’insouciance. La paix n’est plus une chose ordinaire, elle doit être gagnée. Toutes les forces de défense et de sécurité, toutes les forces nationales doivent entreprendre une réponse globale. « La complexité de la situation sécuritaire l’exige », a souligné le général qui occupe le poste de chef d’état-major depuis 2014.

La France a connu une série de tueries depuis le début de l’année 2015, les djihadistes ayant tué plus de 230 personnes dans diverses régions du pays. Le pays est sous état d’urgence depuis l’année dernière, avec des soldats et des policiers lourdement armés patrouillant dans les rues de la ville. La France combat le mouvement ISIS en Irak et en Syrie.

Cependant, a-t-il ajouté, la menace directe et réelle du terrorisme islamique ne doit pas occulter le fait que la France est également menacée par de dangereuses forces émergentes. « Aux frontières de l’Europe, en Asie, au Moyen-Orient, de plus en plus de pays mettent en œuvre des stratégies qui s’appuient sur le recours à la force. Ils armeront tous ces pays », a prévenu l’un des plus hauts responsables français de la défense. Il n’a pas été plus précis.

De Villiers a également appelé à une augmentation du budget militaire pour renforcer l’armée française et la rendre plus efficace. Il soutient également la modernisation des arsenaux nucléaires. Le budget militaire actuel de la France s’élève à 1,77 pour cent du PIB. Pierre de Villiers souhaite que ce budget augmente jusqu’à au moins 2 pour cent du PIB au cours des cinq prochaines années. L’appel du commandant de l’armée française intervient deux jours après l’attentat terroriste de Berlin.