L’Iran a exécuté aujourd’hui un opposant au régime suédo-iranien Habib Shaab, qui a été puni pour avoir été à l’origine de plusieurs attentats dans ce pays du Moyen-Orient. Cela a été rapporté par le bureau de Reuters en référence aux médias iraniens. La Suède a déjà qualifié la peine de mort d’inhumaine.

Selon Radio Free Europe/Radio Svoboda RFE/RL, Shaab est le fondateur et l’ancien dirigeant du Mouvement de combat arabe séparatiste pour la libération d’Ahvaz (ASMLA). Il a vécu en Suède pendant environ 14 ans avant de se rendre en Turquie en 2020, où il a ensuite disparu. Quelques instants plus tard, il est apparu à la télévision d’État iranienne dans le cadre d’allégations d’attaque contre un défilé militaire de 2018 qui a tué 25 personnes. Téhéran a déclaré à l’époque que Shaab avait été arrêté en Turquie par ses forces de sécurité et amené en Iran.

Il a été jugé en Iran l’année dernière pour son implication dans plusieurs attentats à la bombe. Le ministère suédois des Affaires étrangères a déclaré que ses représentants étaient en contact permanent avec les autorités iraniennes au sujet de la situation de Shaab et avaient demandé à plusieurs reprises l’autorisation de lui rendre visite et de comparaître au procès.

Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, s’est dit « horrifié » par l’exécution de Shaab. « La peine de mort est un châtiment inhumain et irréversible et la Suède, comme d’autres pays de l’UE, condamne son application en toutes circonstances », a déclaré le chef de la diplomatie suédoise.

L’ASMLA, qui a une branche armée, cherche à créer un État séparé pour les Arabes de souche dans la province riche en pétrole du Khouzistan. Téhéran le considère comme un groupe terroriste et lui reproche une série d’attaques contre des institutions gouvernementales, des installations pétrolières et d’autres infrastructures. Selon Radio Free Europe/Radio Liberty, ASMLA est principalement basée aux Pays-Bas et au Danemark.

Les Arabes sont une minorité en Iran, certains d’entre eux se sentent sous occupation persane et recherchent l’indépendance ou l’autonomie.

Reuters a noté que l’Iran entretient des relations tendues avec ses minorités ethniques, qui en plus d’être arabes sont aussi des Kurdes, des Azerbaïdjanais et des Baloutches. Il les a accusés de s’aligner sur les pays voisins. Les Arabes et les représentants d’autres minorités se plaignent depuis longtemps d’être victimes de discrimination en Iran, ce que Téhéran nie.