« Dans le contexte de la détérioration de la situation sécuritaire… c’est le bon moment pour renforcer notre solidarité et nos capacités de défense européennes afin que nous puissions protéger plus efficacement les citoyens et les frontières de l’Europe », le quotidien cite six pages de documents envoyés à Bruxelles par le ministre allemand de la Défense. Ursula Von der Leyen et le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Selon les informations du serveur EU Observer, le projet est né lors du sommet de l’Union européenne en juillet à Varsovie.

La Grande-Bretagne a rejeté la création d’une défense européenne commune, affirmant que les compétences de l’unité nouvellement créée chevaucheraient celles des forces de l’Alliance de l’Atlantique Nord. Mais la Grande-Bretagne a voté en faveur de la sortie de l’UE et Londres ne pouvait plus empêcher la construction d’une armée européenne.

« Étant donné que le Royaume-Uni a décidé de quitter l’UE, nous devons désormais agir à vingt-sept États membres », ont écrit les ministres, ajoutant que les opérations européennes conjointes devraient être gérées par le commandement conjoint nouvellement créé.

Selon l’AFP, les changements proposés devraient être mis en œuvre en 2017 ou 2018. Ce sujet sera discuté vendredi lors du sommet de l’Union européenne à Bratislava. Mercredi, le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, présentera la proposition au public.

Le document propose de construire une armée européenne commune sur la base de l’armée actuelle de l’Eurocorps, composée de troupes allemandes, françaises, belges, luxembourgeoises, italiennes et polonaises. Les groupements tactiques (appelés Battle Groups) doivent désormais être constamment prêts au combat.

Les deux ministres ont également proposé qu’une armée européenne soit incluse dans le budget de l’UE et que des académies militaires européennes soient créées ou que des études européennes soient introduites au niveau des académies militaires nationales.

« Il est temps d’avancer vers une Union européenne de la défense qui serait essentiellement un « Schengen de défense ». C’est ce que les Américains attendent de nous. Si nous sommes confrontés au danger qui nous entoure, nous savons tous qu’aucun pays ne peut y faire face seul. « Mais ensemble, si nous augmentons les capacités (collectives) de l’Europe, nous, les citoyens européens, serons très forts », a déclaré la ministre allemande de la Défense, Ursula Von der Leyen, à Reuters.

Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka (ČSSD) a exprimé son soutien à une armée européenne commune. Et selon le serveur EU Observer, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie devraient également se mettre d’accord. En revanche, des pays comme les Pays-Bas ou l’Irlande, qui ont appelé à un assouplissement de l’intégration européenne après le Brexit, y seraient plus opposés.