Mercredi, l’Italie, par la voix de son ambassadeur en France, a critiqué les mesures prises par le département de la Haute-Savoie, qui a déclaré ce mois-ci une zone de protection naturelle dans la région du Mont Blanc. C’est ce qu’a rapporté l’agence APA. Rome a qualifié les actions des autorités françaises d’ingérence, car elles concernent également le territoire italien. Les deux pays se disputent depuis longtemps sur la question de savoir où se situe réellement leur frontière commune sur le Mont Blanc.
« Cette action unilatérale ne peut et ne doit pas toucher le territoire italien et n’est pas reconnue par l’Italie », a déclaré le ministère italien des Affaires étrangères. Son président, Luigi Di Maio, a chargé mercredi l’ambassade à Paris d’interpréter la plainte officielle adressée au gouvernement français.
Dans cette note, Roma a également rappelé que, selon lui, la France avait précédemment convenu que la question de la protection des zones frontalières de la région serait résolue ensemble.
La mesure, visant à protéger la nature de l’impact d’un afflux important de touristes, a été émise par le département français de la Haute-Savoie le 1er octobre. Il couvre les domaines de Chamonix-Mont-Blanc, Les Houches et Saint-Gervais-les-Bains, qui sont des destinations de ski prisées. Entre autres choses, il interdit aux parapentes de survoler la région ou aux touristes d’escalader des montagnes sans équipement adéquat, a indiqué l’APA.
Des litiges qui durent depuis longtemps
Le Mont Blanc est la frontière naturelle entre la France et l’Italie, mais les deux pays se disputent depuis longtemps sur la position exacte de la frontière.
Le Mont Blanc (4 808 mètres au-dessus du niveau de la mer) est généralement considéré comme le plus haut sommet d’Europe, mais en raison de la détermination incohérente de la frontière Europe-Asie, l’Elbrouz du Caucase (5 642 mètres) est parfois appelé la plus haute montagne d’Europe.
« Di Maio a enfin repris ses esprits », a commenté Francesco Lollobrigida, représentant du parti italien des Frères d’Italie, qui a soulevé à plusieurs reprises la question du conflit frontalier au parlement italien. La chef de file de ce parti d’extrême droite, Giorgia Meloni, a qualifié les agissements de la Haute-Savoie d' »inacceptable invasion française de la région du Mont-Blanc ».
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