Les élections régionales en France ont enregistré un taux de participation pathétique, qui a atteint 35% aux deux tours. Lors des dernières élections en 2015, il était de 59 % et auparavant, en 2010, il était de 52 %. La question la plus importante n’est donc pas pour qui voter, mais pourquoi aller aux urnes.
La plupart des commentateurs étrangers ont souligné le fait que la plupart des deux partis, qui détiennent les principales voix lors de la prochaine élection présidentielle, ont échoué. L’actuel parti du président Emmanuel Macron s’est complètement effondré, au premier tour tous les partis centraux n’ont obtenu que 1,5 million de voix. Sa rivale Marine Le Pen a également échoué, puisque tous les partis de droite ont obtenu 2,3 millions de voix au premier tour. Les résultats ont été décevants pour eux, car le parti de Le Pen, l’Association nationale (RN), obtient de très bons résultats si la participation est élevée. Cependant, cela n’a pas encore été confirmé. Et la plupart des experts parlent du retour des deux rivaux traditionnels, la droite et la gauche, qui ont réussi à dominer la plupart des conseils régionaux.
Si nous le traduisons audacieusement dans les conditions tchèques, c’est comme si les gens étaient revenus à la coexistence traditionnelle de l’ODS et du CSSD après des années d’expérimentation avec YES, SPD et Pirates. Bientôt, il y eut une opinion que la fête traditionnelle n’était toujours pas morte. Cependant, ils sont morts sans avoir jusqu’à présent réussi à produire un candidat crédible pour l’élection présidentielle.
Les élections françaises correspondent aux nôtres, avec une différence de deux tours. Leur manque d’intérêt vient du fait que les gens réalisent à quel point ils peuvent peu changer dans une telle élection. Les problèmes régionaux sont inférieurs au niveau typique de la plupart des électeurs. Pas sans attrait, mais surtout des décisions technico-administratives qui intéressent un groupe d’intérêts très restreint. Les Français éprouvaient un sentiment de futilité alors sa voix n’affectait rien. De plus, l’espace politique des médias tant en France qu’en République tchèque n’offre l’opportunité de n’être vu que par une poignée de grandes personnalités politiques, qui, par ailleurs, manquent souvent de vision et de caractère clairs. La principale caractéristique de la plupart des politiciens aujourd’hui est la loyauté envers la direction du parti. Ainsi, l’élection montre un vide sur la scène politique. Ce n’est pas un hasard si d’anciens politiciens et ministres bien connus des gouvernements de droite et de gauche ont gagné ou se sont bien positionnés dans la région devant Macron. Dans notre pays aussi, souvent les électeurs préfèrent des personnalités célèbres sans connaître le programme, et ils ferment les yeux sur leur passé. C’est la première explication du succès des partis traditionnels aux élections locales françaises : le peuple a voté par inertie.
De plus, cette élection nous rappelle l’importance des cellules de parti à travers le pays. C’est un énorme avantage par rapport aux partis traditionnels qui, malgré leur échec depuis cinq ans, disposent de solides réseaux locaux. Ici, au contraire, on retrouve la cause de l’échec du mouvement Macron. Macron a construit son parti dans la précipitation. Il s’agit essentiellement d’un projet marketing qui rassemble les transfuges politiques des partis traditionnels et ajoute de nouveaux visages à la soi-disant société civile. C’est-à-dire des visages familiers d’hommes d’affaires, de personnes de cultures et d’associations différentes. Ces personnes se sont progressivement rendu compte qu’en tant que membres du mouvement au pouvoir, elles n’avaient quasiment aucune influence sur les événements politiques en France et servaient de machines à voter pour le gouvernement. Pour cette raison, ils ont progressivement quitté le parti, tandis que les nouveaux n’ont pas obtenu leur diplôme. Il s’agit d’une ressemblance évidente avec les mouvements OUI et Serment, que mes amis libéraux tchèques ont longtemps ignorés. Les élections françaises rappellent ainsi l’importance de l’organisation des partis, qui descend à travers les régions jusqu’aux cellules individuelles. Malgré un million de doutes sur le parti pirate tchèque, je dois admettre les avantages de son organisation.
L’échec de Le Pen est lié à un autre fait. Au fil du temps, et surtout sous l’influence de Le Pen lui-même, le parti contestataire est essentiellement devenu un parti qui s’est largement fondu dans le courant dominant. Au cœur du programme se trouvent la sécurité et la répression de l’islam politique. Cependant, le ministre de l’Intérieur déclare actuellement la guerre à cela, et il y a un consensus à l’extrême gauche sur le fait que l’islam politique est le problème. Du fait de ce consensus, Le Pen a eu beaucoup de mal à trouver de nouveaux sujets. Quant aux relations avec l’Union européenne, elles sont ici complètement inversées. Il ne se bat plus contre l’euro ni pour le retrait de la France de l’union. Son nouveau point de vue selon lequel l’UE doit changer de l’intérieur ne plaît pas à ses partisans.
Ainsi, l’élection montre une chose intéressante, à savoir que malgré la pandémie et la crise économique imminente, la campagne politique française est au point mort sur des questions rigides. On peut alors espérer que nos sujets préélectoraux tournent autour de la résolution de la crise du coronavirus et, surtout, comment faire face à la dette publique croissante.
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