Aujourd’hui, dans le cadre de sa troisième étape, le convoi du Tour de France passera de l’Espagne, où la course démarre ce week-end, sur le territoire français. Là-bas, les protestations et les émeutes concernant la fusillade d’un jeune homme en banlieue parisienne se sont intensifiées ces derniers jours. Les cyclistes sont-ils également à risque, et donc l’ensemble de l’événement ? Personne ne le sait, les participants du Tour sont en proie à l’incertitude.
« Nous sommes en contact permanent avec les services de l’Etat et nous suivons l’évolution de la situation. En fonction de ce qui se passe, nous nous adapterons si nécessaire », a répondu ce week-end le directeur du Tour de France Christian Prudhomme.
Le capitaine de la gendarmerie française Jean François Prunet a ajouté : « Nous allons renforcer le convoi avec deux motos qui rouleront en tête du peloton en duo. Notre objectif est de pouvoir réagir immédiatement et d’éviter d’arrêter la course. »
Une vague massive d’émeutes a éclaté à travers la France après que Nahel Merzouk, 17 ans d’origine algérienne, a été abattu lors d’un contrôle routier à la périphérie de Paris mardi.
Selon les derniers rapports, la situation s’est progressivement calmée, mais seulement dans la nuit de dimanche à lundi, 157 personnes ont été arrêtées, un pompier de 24 ans est mort en éteignant une voiture et des centaines d’incendies se sont déclarés.
Traditionnellement, le Tour n’arrivait à Paris qu’au bout de vingt jours. Cependant, la route comprend également d’autres villes qui sont devenues des foyers de conflits nocturnes, de raids et de pillages.
La cinquième étape de mercredi, par exemple, a commencé dans la ville de Pau, dans le sud-ouest de la France, où des manifestants avec des cocktails Molotov ont attaqué un poste de police.
Manifestations en France après la mort de Nahel, 17 ans. | Photo : Reuters
Vendredi, la plus grande entreprise de vélos se rendra à Bordeaux, qui compte un quart de million d’habitants, et les forces de police y ont également été occupées ces derniers jours.
Il est logique que les participants au Tour, qui sont loin d’être les seuls coureurs, soient saisis par la peur et l’incertitude. Surtout quand ils n’entendent que les consignes générales des organisateurs de course, car ils ne savent même pas ce qui les attend en France.
« Bien sûr, nous sommes inquiets », a déclaré le directeur sportif de l’équipe de France Groupama FDJ, Philippe Mauduit. « Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe, mais nous ne pouvons pas y faire grand-chose », a-t-il poursuivi.
« Nous attendons des informations et des consignes, nous les suivrons. Mais les organisateurs ne nous ont rien dit même lors de la réunion d’équipe. Peut-être n’ont-ils pas assez de solutions ou d’informations non plus », a haussé les épaules Mauduit.
« Tous les matins je regarde l’actualité, ce qui s’est passé hier soir », raconte Adrien Petit, un cavalier de l’écurie Intermarché-Wanty Gobert. « J’espère que lorsque nous atteindrons les grandes villes, il ne se passera rien de grave », a ajouté notre compatriote français Aurélien Paret-Peintre de l’équipe Citroën AG2R.
En plus des troubles civils, les organisateurs du Tour se méfient également des menaces des militants du climat. Ils ont bloqué la route l’an dernier et stoppé la dixième étape de la course.
Lors de l’étape d’hier, les coureurs ont de nouveau dû faire face à des virements de bord lancés sur la route.
La troisième étape du jour va d’Amorebieta en Espagne à Bayonne en France. Le test de 193,5 kilomètres devrait être le premier coup d’un pur sprinteur, car il s’agit d’un profil plat avec seulement de petites collines.
Le peloton doit arriver en France entre 16h00 et 16h30.
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