À l’avenir, l’UE pourrait réglementer de manière uniforme les exportations de technologies sensibles vers la Chine et d’autres pays non démocratiques, ainsi que leurs investissements dans des entreprises européennes stratégiques. Le plan pour assurer la sécurité économique du bloc, présenté aujourd’hui par la Commission européenne, en tient compte. Dans son cadre, l’exécutif de l’Union a voulu convaincre les pays membres et leurs entreprises d’être plus prudents quant à leurs propres investissements dans la production de ces pays.
Les responsables de l’Union espèrent que tout accord sur des règles partagées sera précédé de longues négociations, le contrôle des investissements et des exportations étant du ressort des États membres, qui répugnent à confier de nouveaux pouvoirs à Bruxelles. Les dirigeants des vingt-sept pays devront discuter du plan pour la première fois lors d’un sommet la semaine prochaine.
« Nous devons veiller à ce que les capitaux, les connaissances, les compétences et la recherche des entreprises européennes ne soient pas détournés par certains pays à des fins militaires », a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à propos du projet de stratégie. Elle ne mentionne pas spécifiquement la Chine, mais la proposition parle de « dépendance excessive à l’égard d’un pays, surtout avec des valeurs systématiquement divergentes », faisant notamment référence à Pékin.
Des réglementations plus strictes devraient prêter attention aux technologies qui peuvent aider les ambitions militaires des pays non démocratiques ou faciliter leur espionnage industriel. Selon la proposition de la commission, il s’agirait, par exemple, d’un semi-conducteur avancé, d’un ordinateur quantique ou d’une intelligence artificielle.
Ces dernières années, les pays européens ont cherché une approche commune vis-à-vis de la Chine, dont ils considèrent l’essor comme un risque pour la sécurité et une opportunité commerciale. Un certain nombre de pays, notamment ceux de l’aile est de l’UE, prônent une position plus stricte à l’instar des États-Unis, notamment la France et l’Allemagne, mais adoptent une approche plus prudente de la réglementation relative aux intérêts des entreprises.
Les plans publiés aujourd’hui doivent ouvrir la voie à un débat avec les États membres et les parlementaires, sur la base duquel la commission souhaite soumettre des propositions de normes spécifiques.
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