Les sénateurs français se sont réunis jeudi pour approuver une nouvelle loi visant à protéger les mineurs contre les abus sexuels, proposée il y a deux ans par la ministre de l’égalité des chances, Marlène Schiappa. Mais les événements de ces derniers jours ont conduit les législateurs à une autre conclusion : les enfants français doivent également être protégés des abus sexuels dans leur propre famille.
Dans le cadre des amendements, des restrictions visant l’inceste ont été ajoutées au projet de loi. C’est ainsi que les sénateurs ont réagi à l’affaire du célèbre politologue Olivier Duhamel. Sa belle-fille, Camille Kouchner, a révélé il y a quelques jours dans le livre La grande familia que Duhamel avait abusé sexuellement de son frère, un garçon de quatorze ans à l’époque (dans les années 1980).
Peu de temps après la publication du livre, une autre organisation féministe a émergé avec le hashtag #metooinceste, suivi de dizaines de milliers de comptes Twitter sur l’inceste dans les familles françaises.
La loi originale du secrétaire Schiappa n’a introduit qu’un nouveau crime, à savoir les rapports sexuels (y compris la pénétration) par un adulte avec une personne de moins de 13 ans si l’adulte connaissait ou non l’âge du mineur, a écrit l’agence. AFP. Jusqu’à récemment, si l’enfant consentait à des relations sexuelles, il ne s’agissait que de harcèlement sexuel, et non de viol, devant les tribunaux. Surtout, la nouvelle loi devrait changer cela.
Dix ans de prison pour inceste avec des enfants
Cependant, la sénatrice socialiste Marie-Pierre La Gontrie a proposé un amendement supplémentaire qui punirait les relations sexuelles incestueuses pures et dures jusqu’à dix ans de prison et une amende de 150 000 euros (environ quatre millions de couronnes).
La rapporteure, Marie Mercierová, membre de l’extrême droite Les Républicains, a alors proposé une police d’assurance contre l’omerta (silence devant la police, le terme vient des milieux mafieux, ndlr), qui a prolongé la prescription de ce crime de six à dix ans en cas de délit et jusqu’à vingt ans en cas de crime.
Dimanche, la première dame de France Brigitte Macron s’est également prononcée en faveur de réformes judiciaires dans la lutte contre l’inceste, que le ministre de la Santé Olivier Véran a également soutenues. Le président Emmanuel Macron lui-même a répondu au déluge de révélations sur l’inceste en Conseil des ministres mercredi en disant que la liberté d’expression sur la question était essentielle.
Le débat au Sénat en ce moment porte aussi sur la protection des enfants entre 13 et 15 ans. Les organisations à but non lucratif travaillant dans le domaine de la protection de l’enfance estiment que la limite d’âge de 13 ans est erronée et devrait être modifiée à 15 ans.
L’association Face à inceste a déposé jeudi une pétition réclamant que l’enfant abusé sexuellement dans la famille n’ait plus à prouver qu’il n’a pas consenti à des relations sexuelles. « Le fait que vous demandiez à un enfant s’il peut avoir des relations sexuelles avec un membre de sa famille est absolument intolérable », a déclaré la responsable de l’asbl Isabelle Aubry, qui se bat pour faire changer les lois en la matière. plus de vingt ans. Selon lui, demander si l’enfant a accepté envoie un signal symbolique que l’enfant doit se protéger et ne pas dépendre de l’État.
La campagne de communication à but non lucratif était accompagnée d’un dessin animé Jungler de l’illustrateur new-yorkais Jackson Edward Joyce. La vidéo présente un enfant victime parlant de deux de ses cauchemars. Il s’agit apparemment du père de famille – le prédateur sexuel – et du juge, qui doivent tous deux protéger l’enfant. Au lieu de cela, le juge a demandé si la victime croyait vraiment qu’il avait dit non.
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