La lutte contre le séparatisme islamique a été l’un des principaux thèmes du président français Emmanuel Macron ces derniers mois. Des extrémistes embrassant une forme radicale d’islam sont à l’origine d’une série d’attentats terroristes qui ont balayé le pays depuis 2015.
L’une des recettes de Macron est de mettre fin à l’influence étrangère dans l’islam français. Et c’est pourquoi le débat sur le financement de la mosquée Eyyub Sultan à Strasbourg a commencé.
Un sanctuaire musulman dans une ville frontalière franco-allemande en construction ; Lundi, la mairie de Strasbourg a décidé d’octroyer une subvention de 2,5 millions d’euros (environ 68 millions de couronnes) à la confédération islamique Milli Görüş (Vision nationale), à l’origine de la construction de la mosquée. Cependant, l’organisation paneuropéenne au service de la diaspora turque est l’une des trois confédérations musulmanes qui ont refusé de signer une nouvelle charte contre l’extrémisme, élaborée par les autorités françaises.
Macron a exigé que les organisations musulmanes condamnent l’islam politique et respectent la loi française. En outre, le gouvernement a suggéré de rendre compte des contributions financières de l’étranger et d’un plus grand pouvoir de l’État pour réprimer les discours de haine.
« Nous pensons que cette organisation ne fait plus partie des leaders islamiques en France », a déclaré à la télévision le ministre de l’Intérieur Darmanin. BFM. Selon lui, la mairie de Strasbourg ne doit pas financer « l’ingérence étrangère sur le sol français ».
Le fait qu’il s’agisse de la Turquie est également piquant tout au long du différend. Le président Macron a averti cette semaine que la Turquie tenterait d’influencer l’élection présidentielle en France l’année prochaine. Les relations entre les deux pays n’ont pas connu une période facile, elles ont été entachées de conflits de guerre en Libye, en Syrie et au Haut-Karabakh. Paris n’aime pas non plus les accusations d’islamophobie, qui émanent d’hommes politiques turcs.
La présidente de la mairie de Strasbourg est Jeanne Barseghian, une femme politique élue par les Verts. Il s’est défendu en disant que la mosquée était en construction depuis 2017 – c’est-à-dire avant son élection – et que Milli Görüş a non seulement présenté un plan financier réaliste, mais a également garanti qu’il respecterait les lois républicaines. Par ailleurs, la mairie a souligné que le ministère de l’Intérieur ne l’avait pas prévenu au préalable qu’il pouvait s’agir d’une subvention problématique. La publication de Darmanin sur Twitter a tout déclenché.
La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée adossée à une fédération qui refuse de signer la charte des principes islamiques en France et qui défend l’islam politique. C’est bien que tout le monde ouvre les yeux et que la loi séparatisme sera bientôt votée et promulguée
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 22 mars 2021
Représentant de l’agence Milli Görüş Eyup Sahin AFP il a dit qu’il n’avait pas signé la charte parce qu’il ne pouvait pas participer à sa création. « Elle a été écrite par deux ou trois personnes. Si nous voulons signer la charte, nous devons tous y travailler ensemble.
Le chef de Milli, Görüş Fatih Sarikir, a décrit plus tard les accusations du ministre de l’Intérieur selon lesquelles son organisation aurait propagé l’islam politique et l’anti-Turquie comme « ambiguës et inexactes ».
La rencontre de Darmanin avec des représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), une organisation faîtière des musulmans français, déterminera l’avenir de l’affaire.
Lorsque la mosquée Sultan Eyyub sera achevée, elle devra devenir l’un des plus grands lieux saints musulmans d’Europe. La mosquée aura deux minarets de 36 mètres de haut, une capacité totale de grimper jusqu’à 2 500 personnes. Le complexe comprendra également un restaurant, un salon de thé, un salon de coiffure et une salle culturelle, qui accueillera les fêtes religieuses. Il y aura également plusieurs salles de classe pour les enfants et, bien sûr, une salle pour l’administration.
L’atmosphère tendue liée à l’achèvement de la mosquée s’est accompagnée d’actes de vandalisme. Cette semaine, un homme de 21 ans a peint à la bombe « Pas d’Islam, retourne dans ton village ». La police l’a arrêté un jour plus tard et l’auteur a avoué son crime, rapporte le quotidien Derniers Nouvels d’Alsace.
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