06/05/2023 16:00
Les combats à Khartoum, qui se sont intensifiés dimanche après la fin du cessez-le-feu, menacent des milliers d’expositions historiques, selon des responsables soudanais. Le Guardian en a parlé aujourd’hui. Selon une vidéo circulant sur les réseaux sociaux vendredi, des membres de la Force de soutien rapide (RSF) paramilitaire ont fait irruption dans le laboratoire de bioarchéologie du Musée national et ont ouvert le conteneur contenant la momie et d’autres restes. Les experts considèrent le musée comme l’une des plus importantes institutions de ce type en Afrique.
La collection du Musée national de Khartoum compte plus de 100 000 objets, dont des momies embaumées de la période 2500 avant JC, qui sont parmi les plus anciennes et les plus importantes sur le plan archéologique au monde. L’institut abrite également des sculptures, des céramiques et des fresques de l’âge de pierre aux époques chrétienne et islamique.
Le personnel du musée a été contraint de quitter son lieu de travail après les premiers affrontements entre l’armée soudanaise et les RSF le 15 avril. Un employé qui vit à proximité inspecte occasionnellement les lieux, mais la milice l’a récemment expulsé de chez lui.
La construction du nouveau laboratoire de bioarchéologie a été cofinancée par le British Museum. Il s’agit du premier laboratoire soudanais doté d’une technologie permettant l’analyse des ossements trouvés lors des fouilles, a déclaré la directrice du musée, Ghalía Gharelnabí. Il a ajouté qu’il avait peur de perdre le riche patrimoine archéologique du Soudan, comme l’ont subi l’Irak et la Syrie.
La milice RSF a nié le cambriolage dans un communiqué samedi.
L’imagerie satellite du musée a montré des signes possibles de dommages et d’incendie dans certaines parties du musée avant même vendredi, a déclaré Roxanne Trioux, qui travaille pour une équipe archéologique française au Soudan.
Des milliers de livres et de documents rares auraient également été détruits dans l’incendie qui s’est déclaré la semaine dernière à la bibliothèque des sciences sociales de l’Université Umm Durman. On s’inquiète également des points de repère situés dans et autour d’autres parties de la capitale soudanaise où les RSF ont des bases, attirant des frappes aériennes de l’armée.
Les combats se sont poursuivis dans d’autres parties du pays, qui faisaient environ cinq fois la taille de l’Allemagne. Ils ont provoqué une crise humanitaire de grande ampleur, à la suite de laquelle plus de 1,6 million de personnes ont dû fuir leur foyer, dont 400 000 vers les pays voisins. Selon Reuters, toute la région risque d’être déstabilisée.
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