Après plusieurs années plus calmes, les pays européens ont à nouveau enregistré une augmentation significative du nombre de personnes quittant l’Afrique ou l’Asie via la mer Méditerranée ou les Balkans vers l’UE l’année dernière. Selon les statistiques de l’UE, près d’un million de personnes ont demandé l’asile l’année dernière, soit près du double du nombre de l’année précédente. Sur les centaines de milliers de personnes dont les demandes ont été rejetées par les autorités, les pays de l’UE n’ont réussi à retourner qu’environ un cinquième dans leur pays d’origine.
« Le retour de ceux qui n’ont pas obtenu l’asile en Europe est un sujet très important et l’Europe peut faire mieux », a déclaré la ministre suédoise des migrations, Maria Malmer, aux journalistes avant la réunion. C’est la Suède qui a succédé à la République tchèque à la présidence du bloc au début de l’année et a choisi l’amélioration de la politique de retour comme thème principal de la réunion informelle des ministres de l’Intérieur d’aujourd’hui à Stockholm. Si les négociations ne déboucheront sur aucune conclusion formelle, elles serviront de préparation à un sommet extraordinaire des dirigeants de l’UE, dont le thème sera la migration dans deux semaines à Bruxelles.
Le commissaire européen aux affaires intérieures, Johansson, a rappelé aujourd’hui qu’il y a deux ans, l’Union avait introduit un mécanisme qui permettrait au bloc européen d’annuler le régime de visa favorable pour les pays non européens qui refusent de reprendre leurs résidents. Cependant, selon la présidence suédoise, l’Union n’a jusqu’ici exercé cette option qu’une seule fois, dans le cas de la Gambie. Selon Johansson, le problème est que de nombreux migrants sont sans papiers et que les pays non européens refusent de reconnaître les nouveaux documents délivrés en Europe.
« Afin de faire pression sur les pays tiers, nous devons agir ensemble, la Commission et les Etats membres », a reconnu aujourd’hui le commissaire des failles dans les négociations avec les pays tiers. Il a dit, par exemple, que les pays utilisent peu les services de l’agence frontalière Frontex, qui peut aider les migrants de retour.
Certains États membres proposent d’utiliser des leviers commerciaux ou d’aide au développement, au profit des pays africains ou asiatiques, dans les négociations avec les pays d’origine des migrants. Tous ces sujets seront discutés à la table des dirigeants lors de la réunion à Bruxelles dans deux semaines.
Aujourd’hui pourtant, la Présidence suédoise ne veut pas ouvrir la question de la distribution solidaire des soins aux demandeurs d’asile, qui inquiète les pays accablés du sud de l’Europe. Cependant, un certain nombre d’autres pays de l’UE ont rejeté la proposition de partager le traitement des demandes d’asile entre les pays. Un élément clé de la réforme du système migratoire dysfonctionnel, proposé il y a plus de trois ans par la commission, reste non résolu. Selon les diplomates, le prochain sommet ne changera peut-être rien.
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