L’Europe craint la suprématie énergétique américaine

Le président français Emmanuel Macron est mécontent que les Américains vendent beaucoup plus de gaz à l’Europe qu’à leurs clients nationaux. « Payer quatre fois plus pour l’essence que votre propre entreprise peut difficilement être considéré comme de l’amitié. Il a porté le débat, qui faisait rage à Paris depuis quelque temps, sur la scène internationale. La France craint que l’Amérique ne dépasse économiquement l’Europe grâce à des prix de l’énergie beaucoup moins chers. A l’Assemblée nationale, le ministre des Finances de Macron, Bruno Le Maire, a encore plus vivement exprimé sa crainte que la crise énergétique ne se termine par un affaiblissement de l’Europe et un renforcement de l’Amérique.

La crise a attiré l’attention sur des tendances à long terme qui ne sont pas nouvelles. L’Amérique a considérablement réduit le prix de l’électricité et du gaz pour les ménages et les entreprises au fil des ans. Idem pour l’essence et le diesel. Cela était vrai même lorsque les prix de l’énergie étaient à des niveaux historiquement bas en Europe il y a quelques années et que les entreprises se plaignaient de ne pas gagner suffisamment pour investir dans de nouvelles sources. La baisse des prix de l’énergie aux États-Unis est depuis longtemps un enjeu politique en Europe. Cela revient à reconnaître que la facture beaucoup plus faible de l’Amérique n’est pas une intervention d’une puissance supérieure, mais une décision politique purement européenne. Les politiciens européens doivent expliquer aux gens qu’ils ont exprès des factures plus élevées.

Pourquoi l’Europe a-t-elle l’énergie la plus chère au monde ? Pour quatre raisons. Le premier est l’extraction de gaz et de pétrole de schiste. Ce sera grand en Amérique. Le méthanier à destination de l’Europe transporte du gaz de schiste. Les pays européens possèdent également des gisements de gaz de schiste. Mais ils interdisent de se fracturer eux-mêmes. Pour être précis la France comme l’un des premiers dans toute l’Union européenne. L’écart entre les prix de l’énergie aux États-Unis et en Europe s’est creusé lorsque les Américains ont commencé à exploiter le schiste à grande échelle. Une révolution énergétique majeure s’annonce, qui a été interdite par l’Europe en raison de préoccupations environnementales.

La deuxième raison tient à toutes sortes de coûts environnementaux supplémentaires sous la forme d’avantages que les pays de l’UE se sont imposés à eux-mêmes. Alors qu’un permis pour une tonne d’émissions, qui équivaut à environ un mégawattheure d’électricité produite à partir du charbon, coûte désormais 80 euros, l’électricité européenne est naturellement plus chère que l’électricité américaine de ce montant.

La troisième raison de l’affection européenne est similaire. Les subventions aux sources d’énergie renouvelables, qui sont versées par les collectivités et les entreprises soit directement, soit par le biais du budget de l’État, rendent l’électricité plus chère. L’Amérique n’a pas encore de Green Deal avec des coûts supplémentaires similaires.

La quatrième raison concerne les impôts. Ils sont plus élevés en Europe pour l’énergie qu’aux États-Unis. C’est pourquoi le diesel et l’essence sont également plus chers en Europe à long terme. Ce sont toutes des décisions politiques à long terme. L’énergie est chère en Europe et souvent moins chère en Amérique, c’est le résultat de choix politiques des deux côtés de l’Atlantique.

Mais les États-Unis ne sont pas le seul concurrent avec une énergie beaucoup moins chère que l’Europe.

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Albert Gardinier

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