Israël et le Liban signent un important traité sur la frontière maritime

Renouveler: 27/10/2022 17:36
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Beyrouth/Jérusalem – Israël et le Liban ont signé un accord historique sur la frontière maritime, aidé par des négociations menées par les États-Unis. Le document approuvant l’accord a d’abord été signé par le président libanais Michel Aun dans son palais, puis confirmé par le Premier ministre israélien Yair Lapid avec sa signature à Jérusalem. Les délégations des deux pays, composées de fonctionnaires de rang inférieur, se sont ensuite dirigées vers la base de l’ONU à Nakura, où elles ont remis une copie de l’accord signé aux responsables américains.

L’accord résout un différend sur 860 kilomètres carrés d’eaux méditerranéennes contenant des gisements de gaz. Les dirigeants du Liban, d’Israël et des États-Unis ont salué l’accord comme historique, mais les chances d’une percée diplomatique plus large restent minces, rapporte Reuters.

Le chef du mouvement armé libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé la fin de la mobilisation du groupe chiite après la signature de l’accord. Dans une allocution télévisée, il a déclaré que la signature de l’accord était une victoire majeure pour le Liban. Il a ajouté que le gouvernement libanais faisait très attention à ne prendre aucune mesure qui « puerait même la normalisation » des relations avec Israël.

A Jérusalem, l’accord a été approuvé par le gouvernement israélien puis signé par le Premier ministre Lapid. Selon lui, l’accord signifie la reconnaissance formelle d’Israël par un État ennemi. « Ce n’est pas tous les jours qu’un Etat ennemi reconnaît l’Etat d’Israël, d’ailleurs, dans un accord écrit, devant l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré le Premier ministre israélien. « Ce n’est pas tous les jours que les Etats-Unis et la France nous soutiennent et apportent des garanties sécuritaires et économiques à l’accord », a-t-il ajouté. Il a également déclaré que l’accord renforce la sécurité de l’Etat juif.

Cependant, le président libanais n’a pas attaché d’importance à l’accord et n’a confirmé aucune percée plus large dans les relations entre les deux pays. Selon Aun, l’accord « n’a aucune dimension ou effet politique qui serait en conflit avec la politique étrangère du Liban ».

Le diplomate américain Amos Hochstein est le médiateur des négociations complexes. Il espérait que l’accord entrerait en vigueur même en cas de changement de direction des deux pays. Dans ce contexte, il a mentionné les prochaines élections législatives en Israël, qui auront lieu mardi prochain, ainsi que le fait que le mandat du président libanais Aoun se termine lundi. Selon Hochstein, l’accord doit être respecté « quel que soit celui qui sera bientôt élu comme prochain président du Liban ».

Selon l’AP, l’accord est considéré comme une percée majeure dans les relations entre Israël et le Liban, qui sont techniquement en guerre. Lorsqu’on lui a demandé ce qui se passerait si une partie violait l’accord, Hochstein a déclaré que les États-Unis resteraient le garant pour aider à résoudre tout différend. « Si une partie rompt l’accord, les deux parties perdent », a ajouté Hochstein.

Le Liban espère qu’une frontière maritime clairement marquée permettra de commencer l’exploration du champ gazier. « J’espère que ces négociations sont un début prometteur pour la croissance économique qui permettra l’extraction du pétrole et du gaz. Elles apporteront la stabilité, la sécurité et le développement dont le Liban a besoin », a déclaré l’ancien président libanais, ajoutant que l’accord ne signifiait pas normalisation des relations avec Israël.

Grâce à cet accord, Israël pourra également explorer des réserves de gaz, qu’il considère également comme un moyen de réduire le risque d’une nouvelle guerre avec le mouvement chiite libanais, le Hezbollah.

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Albert Gardinier

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