La France et les États-Unis se rapprochent du différend sous-marin
Le président américain Joe Biden et le chef de l’État français Emmanuel Macron ont tenté de se rapprocher dans une dispute sous-marine houleuse.
Le président américain Joe Biden et le chef de l’État français Emmanuel Macron ont tenté de se rapprocher dans une dispute sous-marine houleuse. Lors d’un appel téléphonique mercredi, les deux présidents ont convenu de « consultations plus approfondies » entre leurs gouvernements, ont annoncé la Maison Blanche et l’Elysée dans un communiqué commun. Entre-temps, selon des informations américaines, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont entretenus en privé en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
La déclaration des deux gouvernements a déclaré que les pourparlers devraient « créer des conditions pour assurer la confiance » et proposé « des étapes concrètes vers des objectifs communs ». L’ambassadeur de France aux Etats-Unis rappelé, Philippe Etienne, reviendra à Washington la semaine prochaine.
Biden et Macron prévoient ensuite de se rencontrer face à face en Europe fin octobre. Fin octobre, le sommet du G20 aura lieu à Rome, en Italie, avant le coup d’envoi de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est entretenu mercredi avec son homologue américain Antony Blinken en marge d’une réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme l’a dit le représentant américain, les deux hommes se retrouveront jeudi pour des entretiens bilatéraux.
Le différend sous-marin a provoqué de profondes divisions entre les deux nations historiquement alliées. La semaine dernière, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont annoncé une alliance indo-pacifique qui comprend également le développement conjoint d’un sous-marin nucléaire pour l’Australie.
Paris a été profondément déçu que l’Australie ait par la suite abandonné son accord de sous-marin de plusieurs milliards de dollars prévu de longue date avec la France. Entre autres choses, le gouvernement français a accusé le gouvernement américain d’agir derrière lui.
Biden essaie maintenant d’aplanir les choses lors de l’appel téléphonique qu’il a demandé à Macron. « Les deux dirigeants ont convenu que la situation bénéficierait de consultations ouvertes entre alliés sur des questions d’intérêt stratégique pour la France et nos partenaires européens », indique le communiqué conjoint. Biden a promis un « engagement durable » à cet égard.
Biden a souligné « l’intérêt stratégique » de la France et de l’UE dans l’Indo-Pacifique – la région la plus importante pour les États-Unis en raison de l’influence croissante de la Chine rivale. Le président américain a également reconnu « l’importance » d’un système de défense européen plus fort « qui contribue positivement à la sécurité transatlantique et mondiale et complète l’OTAN ».
Il a également annoncé que les États-Unis étendraient leur soutien aux opérations anti-terroristes des pays européens au Sahel. Les détails n’ont pas été fournis dans la déclaration commune.
Le porte-parole de Macron, Gabriel Attal, a déclaré avant l’appel téléphonique que le président français attendait des « clarifications ». Les pourparlers visaient également à « clarifier les circonstances dans lesquelles cette annonce a été faite et à clarifier les termes de l’engagement renouvelé de l’Amérique en tant qu’allié ».
Dans ce différend, l’UE s’est positionnée derrière la France. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié le traitement de la France d' »inacceptable », le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a accusé les États-Unis d’être « clairement non transparents et loyaux ».
Le secrétaire d’État fédéral Heiko Maas a qualifié les actions américaines de mardi en marge du débat général de l’ONU d’« irritantes » et de « sobres » – mais a souligné plus tard mercredi qu’il était important de désamorcer la situation : « Il est important que les irritants soient mis en évidence du monde. »
Alors que les signes dans les relations américano-françaises suggèrent une détente, il n’y a aucun signe de rapprochement dans le différend avec l’Australie. Mercredi, le patron du constructeur français de sous-marins Naval Group, Pierre Eric Pommellet, a annoncé dans le journal français « Le Figaro » qu’il enverrait à l’Australie une facture pour l’accord raté « d’ici quelques semaines ».
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