Le premier portrait de Marie-Antoinette sur le sol français, peint par Joseph Siffred Duplessis lorsque l’archiduc d’Autriche était marié à l’héritier du trône de France, est entré dans le fonds du château de Versailles, réalisé avec lui lors d’une vente aux enchères.
Comme l’a souligné l’institut dans un communiqué mardi, il s’agit d’une œuvre « emblématique et rare » de l’un des portraitistes les plus célèbres de la France du XVIIIe siècle.
Mais, en plus, il a été possible de retrouver le visage juvénile, avec seulement 16 ans, d’un des portraits les plus représentés par la peinture de l’époque par des maîtres du pinceau tels que Joseph Ducreux ou François Hubert Druais.
Marie-Antoinette, épouse de l’héritier de la couronne de France, le futur Louis XVI, venait d’arriver en France lorsqu’en 1771 Duplessis, surnommé « Van Dyck de l’école française », fut chargé de faire le portrait équestre d’un noble qui n’avait pas pu finir le regretté Louis-Michel Van Loo. .
Cependant, faute de temps pour poser, ce projet se transforme en un simple portrait, que Duplessis prépare avec beaucoup de soin, comme en témoignent les esquisses conservées dans la collection Versailles.
Le tableau aujourd’hui acquis par Versailles n’est pas achevé, symptôme que Marie-Antoinette n’a pas apprécié la façon dont l’artiste la représentait et a cessé de poser pour elle avant qu’elle ne finisse.
« Yeux de merde, front bombé, lèvres autrichiennes, menton autrichien » a été bien décrit par le pinceau Duplessis, selon le communiqué, mais ni l’arrière-plan ni les détails de la robe n’ont été finalisés.
Faisant autrefois partie de la collection de la marquise de Ganay, le tableau est resté perdu pendant plus de 100 ans et sa localisation n’est connue que par des croquis conservés par Versailles et par ses photographies en noir et blanc.
Un conservateur expert l’a trouvé entre les mains d’une famille de l’Essone, près de Paris, sous le titre « La marquesita », mais il s’est vite rendu compte qu’il s’agissait d’un portrait de la future reine.
Aux enchères il y a quelques jours, le tableau s’est vendu 175 500 euros, soit quatre fois son prix d’origine, et Versailles affirme son droit de refuser d’enrichir sa collection de portraits du XVIIIe siècle, grâce aux apports de donateurs privés.
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